Sondage défavorableLes Vert.e.s à la recherche d’un nouveau souffle sur le climat
Selon un premier sondage sur les élections fédérales d’octobre, les Vert.e.s perdent deux points. Ils vont tout faire pour que la question du climat revienne sur le devant de la scène.
- par
- Eric Felley
Insidieuse, la sécheresse est déjà bien présente dans les esprits en ce mois de février. La météo, celle de ces prochains mois, puis au cœur de l’été, pourrait bien jouer un rôle politique déterminant cette année. Le conseiller national Fabien Fivaz (V/NE) ironise: «C’est bien connu une vague de réfugiés profite à l’UDC et une vague de chaleur aux Vert.e.s».
Pour l’instant, les seconds seraient en recul selon le sondage Tamedia/20 minutes publié lundi. Comme première tendance en vue des élections fédérales d’octobre prochain, les écologistes auraient pu souhaiter un meilleur départ. Au contraire, ce sont leurs adversaires à l’UDC, boostés par une nouvelle crise migratoire, qui gagnent deux points par rapport aux élections de 2019, alors que les Vert.e.s en perdent deux. Il se dessine donc un match dans le match: l’UDC contre Les Vert.e.s.
Renforcer le message du climat
Ce sondage défavorable affecte-t-il le moral des écologistes? Pour Delphine Klopfenstein Broggini (V/GE): «Ce résultat a une valeur indicative. Cela signifie à quel point nous devons renforcer notre message sur la crise climatique». N’y a-t-il pas un risque de lasser sur cette question?: «Non, je ne pense pas, il est de notre responsabilité d’évoquer cette question essentielle: comment va-t-on gérer cette crise pour les décennies à venir? Certes, d’autres thèmes ont passé devant, comme l’immigration, le prix de l’électricité ou l’approvisionnement du pays, mais ce sont des thèmes connexes à l’enjeu principal qu’est le climat».
Une majorité qui freine
Fabien Fivaz (V/NE) veut d’abord rappeler qu’en 2019: «Les Vert.e.s ont progressé de 6,1% au niveau suisse. Aujourd’hui, c’est un tassement léger par rapport à ce gain gigantesque. Le sondage indique que la population à d’autres préoccupations et montre un recul sur les thèmes phare des Vert.e.s. Mais, d’un point de vue objectif, le climat est un défi majeur de notre temps, ce n’est pas une thématique conjoncturelle. C’est un défi très clair avec des objectifs en 2030, 2040, 2050, où la Suisse doit rendre des comptes sur ses engagements. Les Vert.e.s sont nécessaires pour faire avancer ce dossier. Mais c’est vrai qu’au niveau politique, c’est difficile. Malgré notre progression, nous sommes toujours minoritaires face à une majorité de droite qui freine».
Une guerre qui a créé de l’insécurité
«Ce sondage allume des feux chez nous pour que l’on se bouge, commente Christophe Clivaz (V/VS). Il faudra aller chercher des électeurs, les abstentionnistes et toutes celles et ceux qui ne croient plus à la politique. Nous devons remettre au premier plan les questions climatiques et environnementales». La guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’approvisionnement en énergie ont aussi changé la donne: «Paradoxalement, note le Valaisan, cette situation a accéléré le développement des énergies renouvelables, que nous avons toujours défendues, et l’assainissement des chauffages, avec le contreprojet à l’initiative sur les Glaciers. Mais elle a créé aussi de l’insécurité, de l’inflation, du renchérissement et finalement de la perte de pouvoir d’achat».
Une façon de dire qu’en Suisse, comme ailleurs, la crainte de la fin du monde doit prendre en compte la réalité des fins de mois difficiles. Ce sera un des thèmes de la campagne.