Guerre en Ukraine: A Makiïvka, un lourd bilan pour les Russes et beaucoup de questions

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Guerre en UkraineÀ Makiïvka, un lourd bilan pour les Russes et beaucoup de questions

La Russie a reconnu ses plus sévères pertes militaires en une seule attaque en Ukraine avec la mort d’au moins 63 soldats. Voici ce que l’on sait de ce bombardement.

Selon la chaîne Telegram «Rybar», le bâtiment abritait 600 personnes.

Selon la chaîne Telegram «Rybar», le bâtiment abritait 600 personnes.

REUTERS

Lundi en début d’après-midi, le ministère russe de la Défense a annoncé que 63 de ses soldats avaient été tués dans une frappe réalisée à l’aide d’un système lance-missile HIMARS. Il s’agit d’une arme fournie par les États-Unis à l’Ukraine et qui permet des bombardements en profondeur, loin derrière les lignes ennemies. Cette frappe s’est produite sur Makiïvka, une ville située en territoire occupé de longue date par Moscou, à l’est de celle de Donetsk.

Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, qui n’a pas donné de date pour cette frappe, quatre missiles ont visé «un centre de déploiement provisoire» de l’armée. Deux autres roquettes ont été abattues, selon lui. Cette annonce est exceptionnelle: il s’agit non seulement du plus lourd bilan en une seule attaque admis par Moscou depuis le début de son invasion. Mais elle représente aussi la première communication sur des pertes militaires depuis septembre: le ministre de la Défense Sergueï Choïgou avait évoqué 5937 morts dans les rangs de l’armée russe.

Que disent les Ukrainiens?

L’Ukraine, qui a reconnu avoir mené cette frappe en donnant la date du 31 décembre, a de son côté avancé des informations contradictoires sur les pertes de l’armée russe à Makiïvka. Le département des communications stratégiques de l’armée ukrainienne a évoqué sur Telegram un bilan de 400 morts et de 300 blessés. Plus sobre, l’état-major a indiqué ne pas avoir d’informations définitives sur le nombre de victimes russes. «Les pertes en termes de personnel pour les occupants sont en train d’être précisées», a-t-il ajouté dans un message sur Facebook lundi.

Pourquoi autant de morts?

L’armée russe n’a pas expliqué la raison de ce bilan particulièrement lourd. Les forces ukrainiennes ont simplement évoqué une «zone de concentration» de soldats à Makiïvka. Dimanche, des médias russes et ukrainiens avaient commencé à faire état de cette frappe en affirmant que le bâtiment touché accueillait des conscrits russes, donc des soldats non professionnels.

Une source au sein des autorités séparatistes locales a indiqué à l’agence de presse publique russe TASS que ce bombardement a été rendu possible du fait d’une «utilisation importante par les militaires qui venaient d’arriver de leurs téléphones portables». Cela aurait permis leur géolocalisation par l’armée ukrainienne.

Selon l’ancien commandant séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, le bâtiment qui abritait les conscrits russes a été entièrement détruit par la frappe car des munitions y étaient stockées. «La quasi-totalité du matériel militaire, qui se trouvait à proximité du bâtiment sans le moindre signe de camouflage, a également été détruite», a-t-il écrit sur Telegram, estimant le nombre de victimes à «plusieurs centaines».

Selon la chaîne Telegram «Rybar», l’une des principales sources prorusses sur la guerre en Ukraine, le bâtiment abritait 600 personnes.

Quelles réactions en Russie?

L’annonce de ces pertes a provoqué un choc en Russie, mais aussi des critiques envers le commandement militaire russe. «Malgré plusieurs mois de guerre, certaines conclusions n’ont toujours pas été tirées», constate ainsi le blogueur Boris Rojine, proche des milieux séparatistes ukrainiens, fustigeant «l’incompétence» des hauts gradés de l’armée russe. «Pourquoi continuons-nous à installer (les conscrits) dans des hôtels, des auberges et des écoles professionnelles…», s’interroge de son côté le correspondant de guerre russe Alexandre Kots.

(AFP)

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