Transports publics fâchés«Les bus sont ralentis par les vélos circulant dans leurs couloirs»
Les aménagements cyclistes et piétons dans les villes se font trop souvent au détriment des bus, dénonce l’Union des transports publics.
- par
- Yannick Weber
Dans le langage officiel, on parle de «conflits d’utilisation de l’espace public». Dans les rues, on parlerait presque de guerre: quand les cyclistes et les piétons gagnent un peu de terrain, les autres en perdent – et gueulent. Souvent, les voitures sont perdantes. Par ailleurs, l’Union des transports publics (UTP) a publié, mardi, un dossier assez critique envers les conséquences des choix politiques des villes. Trop souvent, les changements se font au détriment des transports publics.
Les cyclistes? «Les bus sont ralentis par les vélos circulant dans leurs couloirs.» Les piétons? «Ils traversent souvent et partout», à cause des zones dans les centres-villes où les passages piétons disparaissent. Les voitures? Là où il faut rouler sur la même voie, elles entraînent «un allongement des durées de parcours, une baisse de la ponctualité et la perte de correspondances». Embûches, sécurité: les choses ne sont pas optimales du tout, selon l’UTP.
Viennent les revendications. Plutôt des limitations à 30 km/h que des zones 30 avec les chicanes et ralentisseurs. Et si zone 30 malgré tout, alors l’UTP veut des exceptions aux priorités de droite. Les arrêts de bus devraient être sur la route et non de côté, de façon à ce que les bus aient la voie libre au moment de redémarrer. Les vélos, c’est hors des couloirs de bus. Et si les bus ont leur propre voie, ils doivent être exemptés des limitations à 30 km/h. «Il est possible d’agir contre l’évolution défavorable aux transports publics», conclut l’UTP.
Pas pro-voiture non plus
L’UTP a beau critiquer à demi-mot les aménagements pour la mobilité douce, elle n’est pas pour autant dans le camp du «tout-bagnole». Au contraire. Plus écolo, plus économe en énergie et en usage de l’espace public, l’UTP défend sa came. Elle rappelle que «le trafic individuel motorisé jouit jusqu’à présent d’une position dominante dans les espaces urbains et d’agglomération». Ce qu’elle souhaite, au fond, c’est d’augmenter la «part modale» des transports publics, c’est-à-dire la part des trajets qui sont faits dans ceux-ci. «Les transports publics sont très bien positionnés pour contribuer à l’attrait des espaces urbains et font partie de la solution en faveur d’une évolution durable de la mobilité en ville», plaide-t-elle.