ÉquateurLe président déclare l’état d’urgence dans trois provinces
De nombreuses manifestations émaillées de violences pour protester contre les prix du carburant sont intervenues ces derniers jours.
Le président équatorien Guillermo Lasso a annoncé vendredi l’état d’urgence dans trois provinces du pays, dont celle comprenant la capitale Quito, après des violences survenues lors de manifestations d’indigènes contre les prix du carburant.
«Je m’engage à défendre notre capitale et à défendre le pays. Cela m’oblige à déclarer l’état d’urgence à Pichincha (où se trouve Quito, ndlr), Imbabura et Cotopaxi à partir de minuit ce soir» (05 h 00 GMT samedi), a-t-il déclaré dans une allocution télévisée. L’état d’urgence permet au président de mobiliser les forces armées pour maintenir l’ordre, de suspendre les droits des citoyens ou d’instaurer des couvre-feux. Le mouvement de protestation a été lancé lundi par la Confédération des nationalités indigènes de l’Équateur, plus grande organisation de peuples indigènes qui réclame notamment une baisse du prix des carburants.
Depuis le début de la semaine, l’accès à deux principaux marchés d’approvisionnement de la capitale Quito est bloqué comme de nombreuses routes dans 15 des 24 provinces du pays. Les autochtones représentent un million des 17,7 millions d’habitants de l’Équateur. L’organisation avait déjà mené les violentes manifestations de 2019 (11 morts) et participé aux soulèvements qui ont renversé trois présidents entre 1997 et 2005.
Vendredi, le président équatorien avait reçu une petite délégation de représentants indigènes pour tenter de désamorcer la crise qui a déjà fait 43 blessés parmi les manifestants et les forces de l’ordre et conduit à 37 interpellations.
Vendredi soir, le président conservateur, au pouvoir depuis un an, a également annoncé l’augmentation d’une prime de 50 à 55 dollars pour «améliorer la situation difficile» des familles les plus pauvres, ainsi que diverses aides en faveur des agriculteurs.