ÉvénementPour ses 50 ans, «Le parrain» revient au cinéma
Le chef-d’oeuvre de Francis Ford Coppola est de retour dans les salles romandes, dès ce 23 février, dans une version restaurée somptueuse. Une proposition à ne pas refuser.


L’affiche de l’édition cinématographique restaurée du premier «Parrain».
Paramount PicturesAvoir la chance de redécouvrir «Le parrain» sur grand écran ne se refuse pas. Le premier film de la saga signée Francis Ford Coppola, d’après l’oeuvre de Mario Puzo, ressort dans les cinémas romands ce mercredi 23 février dans une somptueuse version restaurée, à l’occasion de son 50e anniversaire. Les deux autres épisodes, sortis en 1974 et 1990, bénéficient également d’un toilettage et d’une ressortie, ce même jour.
«Le parrain» a donc 50 ans. Chef-d’oeuvre du cinéma étasunien multi-oscarisé, le premier long-métrage racontant le destin de la famille mafieuse Corleone a connu une préparation puis un tournage mouvementés. Ainsi, même si cela peut franchement prêter à éclater d’un rire gras et moqueur aujourd’hui, la Paramount ne voulait pas entendre parler du jeune Al Pacino, dans le rôle de Michael Corleone, ni de Marlon Brando, dans le rôle du patriarche Vito Corleone. Ses dirigeants ont ainsi exigé plusieurs fois le renvoi de Pacino. Et même de Coppola, qui refusait de se plier aux injonctions des pontes hollywoodiens.
Pour que la Paramount lui fiche la paix et reconnaisse la justesse de ses choix, le réalisateur a changé l’ordre de tournage des scènes du film, afin de mettre en boîte celle – capitale - où Michael Corleone abat Sollozzo et McCluskey dans un restaurant new-yorkais. L’intensité et la justesse du jeu d’Al Pacino impressionneront tant les patrons du studio américain que, dès cet instant, Francis Ford Coppola aura les coudées franches.
On ne compte plus les scènes cultes du premier «Parrain»: le monologue d’ouverture, le mariage de Connie, la tête de cheval coupée, Luca Brasi étranglé, le Don flingué en pleine rue, le Don à l’hôpital, Sonny canardé, les cannoli de Clemenza… Il y en a tant. Idem pour les dialogues («Ce n'est pas personnel, c'est uniquement les affaires», «Monsieur Corleone est un homme qui aime apprendre les mauvaises nouvelles rapidement», «Mon père a dit au type que ce serait sa cervelle ou sa signature qui parapherait le contrat», «Je vais lui faire une offre qu’il ne pourra pas refuser», «Laisse le flingue, prends les cannoli») qui, pour beaucoup, sont devenus des classiques.
On peut regarder «Le parrain» autant de fois que l’on veut, la magie opère à chaque vision. Que ce soit pour admirer le jeu de Marlon Brando, Diane Keaton, Talia Shire, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, John Cazale ou Richard S. Castellano. Ou la musique ensorcelante de Nino Rota et la photo ténébreuse signée Gordon Willis.
Revoir «Le parrain», c’est en redécouvrir toute la saveur, toute la virtuosité, toute l’émotion, intactes après cinquante ans, sur un grand écran, avec un son ample, une image qui vous bouffe les pupilles. Pour, une fois encore, constater la grâce absolue de cette pépite entrée au Panthéon du cinéma mondial.
«Le parrain» («The Godfather»)
Réalisé par Francis Ford Coppola
Sortie US: 15 mars 1972
Durée: 175 minutes
Avec Marlon Brando, Diane Keaton, Talia Shire, Al Pacino, James Caan, Robert Duvall, John Cazale, Richard S. Castellano, Al Martino, Morgana King, Richard Conte
Le film sera notamment projeté dans les salles suivantes:
Genève: Cinérama Empire/ Ciné 17
Lausanne: Pathé Les Galeries du cinéma
Neuchâtel: Cinepel
«Le parrain 2» et «Le parrain 3» (dans sa version définitive de 2020) ressortent également ce mercredi 23 février