Session du Parlement: Le National balaie l’idée de passer aux 35 heures par semaine

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Session du ParlementLe National balaie l’idée de passer aux 35 heures par semaine

La Chambre du peuple a rejeté mercredi deux motions qui voulaient baisser la durée travail hebdomadaire avec compensation intégrale de salaire pour les bas et moyens salaires.

Christine Talos
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Christine Talos
La réduction du temps de travail permettrait d’aller vers un meilleur partage des tâches ménagères entre femmes et hommes, selon les motionnaires.

La réduction du temps de travail permettrait d’aller vers un meilleur partage des tâches ménagères entre femmes et hommes, selon les motionnaires.

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Les salariés suisses ne sont pas près de voir leur temps de travail diminuer. Le National a rejeté par 123 voix contre 65 deux motions qui demandaient que le Conseil fédéral réduise, dans un délai de dix ans, la durée du travail à 35 heures par semaine au maximum, avec compensation salariale intégrale pour les bas et moyens salaires.

Les textes émanaient de Stefania Prezioso Batou (Verts/GE) et de Tamara Funiciello (PS/BE). «Le temps de travail moyen en Suisse est toujours de 42 heures par semaine. Mais le temps de travail réellement travaillé est de 35 heures, si l’on considère les temps partiels et les temps partiels contraints qui touchent majoritairement les femmes», a fait valoir la Genevoise mercredi. La réduction du temps de travail serait avant tout un pas vers l’égalité entre les sexes. Elle permettrait d’aller vers un meilleur partage des tâches ménagères, a-t-elle plaidé.

«Je vous entends déjà hurler: qui va payer? Eh bien, les mêmes qui se versent des dividendes de plus de 44,2 milliards de dollars, par exemple», a lancé de son côté la Bernoise, qui a avancé que la facture serait aussi allégée grâce à la baisse des cas de burn-out qui coûtent au moins 6 milliards de francs à la société par an.

Hausse des prix

L’adoption de ces motions aurait des conséquences graves sur le marché du travail et l’économie, a rétorqué le ministre de l’Économie, Guy Parmelin. «Une limitation à 35 heures signifierait que la Suisse introduirait une réglementation extrêmement stricte. Or, la flexibilité est un atout majeur du marché suisse du travail», a-t-il expliqué.

En outre, réduire le temps de travail tout en maintenant les salaires n’est tout simplement pas réaliste, selon lui. «Toutes les entreprises n’en ont pas la capacité financière», a indiqué le Vaudois. Et le risque serait qu’elles augmentent leurs prix. «La compétitivité en souffrirait et cela ne profiterait à personne. Une telle mesure risquerait en plus d’aggraver la pénurie de main-d’œuvre», a-t-il conclu.

À noter que les Femmes socialistes suisses avaient également lancé fin juin une campagne pour une réduction du temps de travail pour un salaire inchangé. Chaque année, 9,8 milliards d’heures de travail non rémunéré sont effectuées en Suisse. Les femmes effectuent plus de 60% du travail domestique et familial non rémunéré, ce qui correspond à une valeur de 244 milliards de francs par an.

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