Football: Manuel Akanji, ce «vol» low cost

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FootballManuel Akanji, ce «vol» low cost

Le défenseur suisse de 28 ans s’est très vite intégré au collectif de Pep Guardiola, là où des recrues bien plus onéreuses n’ont pas toujours réussi à le faire.

Robin Carrel
par
Robin Carrel
Le Suisse est comme un poisson dans l’eau à City.

Le Suisse est comme un poisson dans l’eau à City.

IMAGO/Sportimage

En anglais, quand un club ou un recruteur réalise un engagement à bas prix et que le joueur devient un élément clé du collectif, on dit qu’il «made a steal». Un vol. Le cas de Manuel Akanji correspond exactement à cette expression utilisée dans le monde du sport. Car le Zurichois, arrivé du Borussia Dortmund en toute fin de mercato estival il y a 14 mois pour simplement 20 millions d’euros, est une aubaine, un vol, «a steal» donc, et même «a bargain», pour ceux qui comme moi jouent bien trop à Football Manager.

«Quelle signature!», s’enthousiasmait encore juste avant le match aller contre les Young Boys Pep Guardiola, l’entraîneur mancunien, avec un peu plus d’une année de recul. «On a été tellement chanceux de l’avoir la saison dernière… On a eu le feeling dès le début, à peine avait-il signé et fait quelques pas chez nous, qu’on avait engagé là plus qu’un simple défenseur supplémentaire. En prime, c’est un gars adorable.»

Des consignes pas comme les autres.

Des consignes pas comme les autres.

IMAGO/Sportimage

À Manchester City, il y a une attaque de feu et un milieu de terrain incroyable. Mais côté défense, Guardiola n’est pas en reste. Il a fait sortir le chéquier à son employeur émirati à des hauteurs folles. Josko Gvardiol, recruté cet été, est le deuxième défenseur le plus cher du monde, sorti de Leipzig contre 90 millions. Le latéral João Cancelo, déjà plus là, avait été recruté contre un chèque de 65 millions à la Juventus. Aymeric Laporte? Pareil, 65 barreaux. En parlant de barreaux: Benjamin Mendy, aujourd’hui à Lorient après être passé par la case prison, c’était 57,7 millions, soit un demi de plus que John Stones et 800’000 euros de plus que Kyle Walker…

Le Suisse, lui, n’avait plus qu’un an de contrat avec le Borussia Dortmund. Il aurait pu y prolonger à des conditions avantageuses, comme son compère de l’équipe nationale Nico Elvedi au Borussia Mönchengladbach, ou y rester un an pour partir libre lors de l’été 2024 et empocher une immense prime à la signature qui aurait mis à l’abri financièrement plein de générations d’Akanji. Mais une offre de Manchester City, l’un des plus grands clubs du monde depuis peu, a accéléré les choses. Ça ne se refuse pas, même si rien n’est gagné en y arrivant.

Honnêtement, vu le niveau du défenseur helvétique, celui-ci aurait pu aller partout. Dans absolument n’importe quelle formation qui compétitionne pour les grands honneurs. Il est allé à Manchester City et c’était là le meilleur choix pour les deux parties. Parce que les Citizens sont cornaqués par Pep Guardiola, un homme qui a révolutionné le jeu et qui demande à ses ouailles de phosphorer à l’entraînement et, deux fois par semaine, en compétition.

Des titres comme s’il en pleuvait.

Des titres comme s’il en pleuvait.

IMAGO/ANP

Le schéma de jeu actuel du coach espagnol demande de la souplesse mentale. Un de ses défenseurs centraux monte au milieu de terrain, ce qui fait que le stoppeur derrière lui, ainsi que le latéral droit, doivent adapter leurs déplacements à ce choix à tous moments. Là au milieu, Akanji se royaume. «Il peut jouer à deux ou trois de ces différentes positions, apprécie l’ancien joueur de Dorados au Mexique. Il est un défenseur central normalement, mais qui peut aussi évoluer sur le côté droit. Il a aussi été utilisé au milieu, quand John Stones n’était pas encore prêt à jouer.»

Et puis l’homme est «easy going», comme on dit dans le coin. Pas du genre à revendiquer de n’être utilisé qu’à son poste préférentiel et pas du style non plus à se faire remarquer tard dans les nuits quelques fois surprenantes de Manchester… «C’est un homme qui est ouvert d’esprit et tellement intelligent. Sage aussi. Personnellement, je suis très heureux et je prends du plaisir à diriger Manu», a terminé Guardiola. Comme quoi une sorte de coup de foudre et un mariage juste derrière, ça peut marcher.

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