Asie-PacifiqueOuverture du sommet de l’Apec, avec des tensions sur l’Ukraine
Le sommet de l’Apec, qui s’est ouvert ce vendredi à Bangkok, clôture une séquence diplomatique d’une dizaine de jours intenses en Asie du Sud-Est.
Le sommet de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), dernier temps fort d’une séquence diplomatique chargée dans la région, a démarré vendredi à Bangkok, avec la guerre en Ukraine et les missiles nord-coréens en toile de fond.
Il s’agit de la première rencontre en face-à-face depuis 2018, pour les dirigeants des 21 États membres qui doivent échanger jusqu’à samedi. Leur programme est dominé par les conséquences économiques du conflit en Ukraine, que déplorent les pays du Sud sans condamner l’invasion russe, et des questions de stabilité régionale, entre Corée du Nord et disputes récurrentes en mers de Chine méridionale et orientale.
Juste avant le début du sommet, Pyongyang a procédé à un nouveau lancement de missile, qui semblerait être retombé en mer à l’intérieur de la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon, selon le premier ministre nippon Fumio Kishida.
«Le jardin de personne»
Fumio Kishida avait évoqué jeudi avec le président chinois Xi Jinping ses «sérieuses inquiétudes» sur la situation en mer de Chine orientale, où Tokyo se plaint régulièrement de l’activité de Pékin autour des îles Senkaku. Le dirigeant chinois a insisté de son côté que l’Asie-Pacifique «n’était le jardin de personne» dans des remarques écrites à un sommet économique en marge de l’Apec, une allusion voilée à son rival américain qui aussi se déploie dans la région.
À Bangkok où il poursuit son marathon diplomatique entamé au G20, Xi Jinping occupe le devant de la scène, en l’absence de son homologue américain Joe Biden, retenu à Washington pour le mariage de sa petite-fille, et représenté par la vice-présidente Kamala Harris. Le président français Emmanuel Macron et le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane sont les invités du sommet.
Emmanuel Macron a plaidé vendredi contre «l’hégémonie» et la «confrontation» et pour la «stabilité» en Asie-Pacifique. «Nous ne croyons pas dans l’hégémonie, la confrontation. Nous croyons dans la stabilité, nous croyons dans l’innovation». Filant la métaphore, il a estimé que l’Asie-Pacifique, théâtre d’une rivalité croissante entre la Chine et les États-Unis, devait s’appuyer sur ses puissances régionales, y compris la France, pour garantir cet équilibre.
«Deux gros éléphants»
«Nous sommes dans la jungle et nous avons deux gros éléphants de plus en plus nerveux. S’ils deviennent très nerveux, ils vont commencer à se faire la guerre et ce sera un gros problème pour le reste de la jungle», a-t-il lancé. «Nous aurons besoin de la coopération de beaucoup d’autres animaux, les tigres, les singes, etc.», a-t-il dit, déclenchant les rires de l’assistance.
Au moment d’ouvrir les dialogues, le premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha avait lui évoqué le climat: «Nous devons coopérer pour réduire les effets (du changement climatique, ndlr) et protéger notre monde. Nous ne pouvons pas vivre comme nous vivions dans le passé», a-t-il déclaré.
Le sommet de l’Apec clôture une séquence diplomatique d’une dizaine de jours intenses en Asie du Sud-Est, après un sommet de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) à Phnom Penh et le G20 sur l’île indonésienne de Bali.