Wimbledon 2023Premier Grand Chelem pour la surprise Vondrousova
Grande favorite, Ons Jabeur a été trahie par ses nerfs. La vice-championne olympique en a profité pour s’offrir le plus beau des titres (6-4, 6-4).
La finale de Wimbledon est une épreuve pour les nerfs, une machine à laver les émotions. Prise au piège de ce tourbillon, Ons Jabeur s’est noyée samedi sur le plus beau court du monde. Malgré un début de match plutôt réussi (4-2), la Tunisienne (6e mondiale) a égaré sa légèreté et son tennis, à mesure que Marketa Vondrousova (42e) tisait intelligemment sa toile. À 24 ans et après deux opérations aux poignets, la vice-championne olympique en a profité pour perpétuer la longue tradition tchèque à Church Road. Elle restera la première championne de Wimbledon non tête de série de l’ère Open.
Marketa Vondrousova pouvait-elle se douter d’un tel destin il y a douze mois lorsqu’elle avait fait le voyage de Londres, l’avant-bras dans une attelle? «J’étais venue avec ma sœur pour soutenir Miriam (Kolodziejova) lors des qualifications à Roehampton, expliquait-elle après sa demi-finale. On était restées une semaine à Londres pour profiter de la ville et faire du shopping. À cause de mon poignet, cela faisait six mois que je n’avais pas touché une raquette alors imaginez à quel point je suis juste heureuse d’être là.»
Trop de fautes pour Jabeur
Sans doute est-ce cette légèreté qui a fait la différence samedi. Car pendant que les frappes d’Ons Jabeur se décomposaient sous le poids des responsabilités – 48% de premières balles, 31 fautes directes – Marketa Vondrousova déroulait son tennis délicat avec ce qu’il faut de flair pour accélérer dans les moments importants. La Tchèque est-elle allée chercher cette finale? Elle n’en a pas eu besoin. Car Ons Jabeur lui aura offert le premier set d’un enchaînement de revers catastrophiques (5 fautes lors des deux derniers jeux).
Et alors que la Tunisienne semblait s’être légèrement relâchée à l’entame de la seconde manche (3-1), elle retombait dans ses travers – côté coup droit cette fois – pour définitivement s’écrouler. «Je crois que c’est la défaite la plus douloureuse de ma carrière», avouera-t-elle en retenant ses larmes.
Comme Jana Novotna jadis (deux fois finaliste, titrée en 1998), Ons Jabeur est en train de devenir la «chouchou maudite» du Centre Court. «Je reviendrai» a-t-elle promis.
Marketa Vondrousova, elle, quittait les lieux dans un état proche de la sidération. Tout juste a-t-elle eu le temps de confier deux priorités: «aller boire une bière et faire tatouer [s]on coach». Cheers.