Istanbul (Turquie)Kiev accepte de renoncer à l’OTAN contre un accord sur sa sécurité
À l’issue de ses pourparlers avec la Russie, l’Ukraine a réclamé que les États-Unis et le Royaume-Uni, entre autres, s’engagent à la défendre en cas d’attaque en échange de sa neutralité.
![Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne se sont tenus mardi matin, dans le palais de Dolmabahçe, à Istanbul, où la présidence turque dispose de bureaux. Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne se sont tenus mardi matin, dans le palais de Dolmabahçe, à Istanbul, où la présidence turque dispose de bureaux.](https://media.lematin.ch/4/image/2023/11/08/2eba8520-a07f-44a3-a401-dd5c4ff868a6.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=max&w=1200&h=1200&rect=0%2C0%2C2048%2C1365&fp-x=0.5&fp-y=0.5003663003663004&s=bae81618a74f56fea7c0de0d22d439e2)
Les pourparlers entre les délégations russe et ukrainienne se sont tenus mardi matin, dans le palais de Dolmabahçe, à Istanbul, où la présidence turque dispose de bureaux.
AFP PHOTO/TURKISH PRESIDENCY PRESS SERVICEL’Ukraine acceptera d’être neutre si elle obtient un «accord international» pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, a indiqué mardi, le négociateur en chef ukrainien, après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens à Istanbul.
Le négociateur en chef, David Arakhamia, a aussi estimé qu’après ces pourparlers, les conditions étaient «suffisantes» pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky. Depuis le début de l’invasion russe, le 24 février, Moscou a toujours refusé une telle proposition de Kiev.
«Nous insistons pour qu’il s’agisse d’un accord international qui sera signé par tous les garants de la sécurité», a déclaré David Arakhamia lors d’un point de presse informel. «Nous voulons un mécanisme international de garanties de sécurité où les pays garants agiront de façon analogue à l’article 5 de l’OTAN et même de façon plus ferme», a-t-il ajouté. L’article 5 du traité de l’Alliance atlantique stipule qu’une attaque contre l’un de ses membres est une attaque contre tous.
David Arakhamia a cité, parmi les pays que l’Ukraine voudrait avoir comme garants, les États-Unis, la Chine, la France et la Royaume-Uni – membres du Conseil de sécurité de l’ONU – mais aussi la Turquie, l’Allemagne, la Pologne et Israël.
L’entrée de l’Ukraine dans l’UE ne doit pas être empêchée
«L’Ukraine acceptera un statut neutre si le système de garantie de sécurité fonctionne», a-t-il ajouté. Avec de telles garanties, l’Ukraine «ne déploiera sur (son) territoire aucune base militaire étrangère» et ne rejoindra «aucune alliance militaro-politique», a souligné un autre négociateur, Olexandre Tchaly. Des exercices militaires pourraient néanmoins être organisés en Ukraine avec l’accord des pays garants, a-t-il précisé.
Kiev demande également que cet accord international n’interdise en rien l’entrée de l’Ukraine dans l’UE, et que les pays garants s’engagent à contribuer à ce processus. Pour que ces garanties puissent prendre effet dans les plus brefs délais, la Crimée et les territoires du Donbass sous contrôle des séparatistes pro-russes seraient «temporairement exclus» de l’accord, a précisé David Arakhamia.
Pour résoudre la question spécifique de la Crimée, annexée par la Russie en 2014, Kiev propose «15 ans» de pourparlers russo-ukrainiens séparés, selon un autre négociateur ukrainien, Mykhaïlo Podoliak.