Conflit Israël-GazaUne année noire s’achève dans la bande de Gaza
Dimanche, les attaques de l’armée israélienne se poursuivaient sur la bande de Gaza, malgré le réveillon qui s’annonce.
Israël a poursuivi dimanche ses bombardements sur la bande de Gaza assiégée et dans une situation humanitaire désespérée pour les Palestiniens après bientôt trois mois de guerre contre le Hamas en cette fin d’année noire pour les deux parties.
Au moins 48 Palestiniens ont été tués dans des frappes au cours de la nuit sur la ville de Gaza, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir dans le territoire palestinien. Dix-huit corps ont été retrouvés jusqu’ici.
Une autre frappe sur le campus de l’Université Al-Aqsa de Gaza a fait au moins 20 morts, selon la même source. «Après l’explosion, nous sommes arrivés sur les lieux et nous avons vu des martyrs partout (…), des enfants sont toujours portés disparus», a témoigné Mohamed Btihan, un habitant de Gaza.
Des attaques sans précédent
L’armée israélienne a indiqué de son côté avoir tué plus d’une dizaine de combattants ennemis lors de multiples combats au sol, de frappes aériennes et de tirs de chars, ajoutant avoir localisé des tunnels du Hamas et des explosifs placés dans une école maternelle.
La guerre déclenchée par les attaques sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre se poursuivra encore pendant «de nombreux mois», a averti le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
«Nous espérions que l’année 2024 arriverait sous de meilleurs auspices et célébrer le Nouvel An chez nous, en famille. Mais la situation est difficile», a déploré Mahmoud Abou Shahma, 33 ans, dans un camp de déplacés à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.
«Nous espérons la fin de la guerre et pouvoir retourner chez nous vivre paisiblement», a ajouté cet homme originaire de Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza et nouvel épicentre des combats entre l’armée israélienne et le Hamas.
Israël a juré de «détruire» le mouvement islamiste
En Israël, les célébrations du Nouvel An s’annoncent plus sobres que d’habitude à Tel-Aviv, capitale de la fête, où les bars seront ouverts toute la nuit, mais l’ambiance ne sera pas la même, des dizaines de milliers de jeunes étant mobilisés sur le front.
L’attaque du Hamas le 7 octobre a fait environ 1140 morts en Israël, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes. En réaction, Israël a juré de «détruire» le mouvement islamiste au pouvoir dans la bande de Gaza, et pilonne sans relâche le petit territoire où 129 personnes sur les quelque 250 prises en otage le 7 octobre sont toujours retenues par le Hamas et ses alliés locaux.
Selon un nouveau bilan annoncé dimanche par le ministère de la Santé du Hamas, 21’822 personnes, en majorité des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, et 56’451 blessés.
Ces dernières semaines, l’armée israélienne s’est déployée dans le nord de la bande de Gaza, puis vers Khan Younès (sud) et récemment dans les camps du centre de ce territoire où 1,9 million d’habitants (85% de la population) ont dû fuir leur foyer en raison des combats. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde contre la menace croissante de propagation de maladies infectieuses et l’ONU a dit craindre une famine.
«Ramenez-les!»
Benjamin Netanyahu a lui réaffirmé dimanche qu’Israël poursuivrait sa guerre «dont la justice et la moralité sont sans équivalent», réagissant aux accusations d’«actes de génocide» portées par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de justice (CIJ).
Les proches d’otages retenus dans la bande de Gaza maintiennent eux la pression sur le gouvernement israélien. Plus d’un millier de personnes ont manifesté samedi soir à Tel-Aviv en soutien aux otages et à leurs proches, en scandant «ramenez-les à la maison!»