SoudanAccord pour une trêve de sept jours, annonce le gouvernement
Les deux généraux en guerre «ont convenu du principe d’un cessez-le-feu du 4 au 11 mai», a annoncé mardi le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères.
Les dirigeants de l’armée et des forces paramilitaires en guerre au Soudan ont convenu d’une trêve de sept jours, du 4 au 11 mai, lors d’un entretien téléphonique avec le président sud-soudanais Salva Kiir, a annoncé mardi le ministère sud-soudanais des Affaires étrangères.
«Négociations de paix»
«Le général Abdel Fattah al-Burhane (...) et le général Mohamed Hamdane Daglo (...) ont convenu du principe d’une trêve de sept jours du 4 au 11 mai», a annoncé le ministère dans un communiqué. Les deux hommes ont également «donné leur accord (...) pour nommer des représentants pour des négociations de paix qui doivent se tenir dans le lieu de leur choix», affirme le communiqué. Aucune des précédentes trêves n’a été respectée par les belligérants.
Les généraux Burhanne et Daglo avaient fait front commun pour évincer les civils avec lesquels ils partageaient le pouvoir depuis la chute du dictateur Omar el-Béchir en 2019, lors du putsch de 2021. Mais des divergences sont ensuite apparues et le conflit entre les deux s’est intensifié quand ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur l’intégration des FSR dans l’armée régulière, avant de se transformer en lutte armée. Les combats, qui ont débuté le 15 avril, ont fait plus de 500 morts, principalement à Khartoum et au Darfour (ouest), et des milliers de blessés, selon un bilan largement sous-évalué.
«Véritable catastrophe»
Le conflit a plongé le pays, l’un des plus pauvres au monde, dans une «véritable catastrophe», selon l’ONU. Plus de 330’000 personnes ont été déplacées et 100’000 autres sont parties vers les pays voisins, selon l’ONU qui s’attend à huit fois plus de réfugiés. Ceux qui restent endurent des pénuries d’eau, d’électricité et de nourriture à Khartoum, l’une des villes les plus chaudes du monde. Les violences et les pillages n’ont épargné ni les hôpitaux ni les organisations humanitaires, dont beaucoup ont dû suspendre une grande partie de leurs activités. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) craint, elle aussi, une «catastrophe» pour le système de santé, déjà très fragile avant la guerre au Soudan, l’un des pays les plus pauvres au monde et sous embargo international pendant deux décennies. Seuls 16% des établissements de santé fonctionnent véritablement à Khartoum, mais, même là, le matériel et le personnel, épuisé, viennent à manquer.
Le président Salvaa Kiir agit sur initiative de l’organisation régionale est-africaine Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) dont le Soudan est membre, avec Djibouti, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, la Somalie et le Soudan du Sud.