FootballSion n’a toujours pas réglé son problème avec Tourbillon
Apparu certes en progrès cette saison, le club valaisan peine encore à vraiment convaincre à domicile où son «syndrome» n’a pas disparu. Dernière tentative de 2023 ce vendredi, face à Schaffhouse.
- par
- Nicolas Jacquier
Pour le FC Sion, Tourbillon n’est toujours pas redevenu la forteresse imprenable qu’il devrait être. Au moment de disputer ce vendredi soir son dernier match de l’année contre Schaffhouse dans le choc des extrêmes (coup d’envoi 20 h 15), le club valaisan continue de traîner des statistiques insuffisantes quand il évolue à domicile.
On s’en souvient: jouer devant ses fans représentait déjà un problème la saison passée (tout comme les précédentes d’ailleurs) lorsqu’il s’agissait pour ses joueurs de se battre alors contre la relégation. Ce problème n’est toujours pas résolu alors que le leader de Challenge League ambitionne de retrouver l’élite helvétique en mai prochain.
Meilleur en déplacement
Cela va certes un peu mieux mais n’empêche pas Sion, depuis le coup d’envoi du championnat, de souffler le chaud et le froid, comme en témoignent les quatre points qu’il a déjà lâchés à la maison contre Baden et Nyon, les deux néo-promus, sans parler de son couac rocambolesque contre Thoune (2-3). Voici quelques mois, c’était contre Winterthour, un autre néo-promu, que les points s’envolaient en Super League…
Les différents bilans chiffrés témoignent des difficultés persistantes que les Valaisans rencontrent pour enflammer Tourbillon. On en veut pour preuve que Sion a obtenu sur l’ensemble de l’année 2023 de bien meilleurs résultats à l’extérieur (20 matches/28 points pour une moyenne de 1,4 point par sortie) qu’à domicile (20 matches/18 points, soit 0,9 point par rencontre).
En se focalisant uniquement sur le présent exercice, la tendance ne s’inverse pas totalement, avec un Sion toujours davantage performant en déplacement où il est demeuré invaincu (9 matches/19 points) qu’en évoluant sur sa pelouse (8 matches/15 points).
Des progrès conséquents ont bien sûr été accomplis depuis le retour de Didier Tholot, mais ses joueurs peinent encore à plier les matches. C’est ce qui s’est à nouveau produit mardi face à Nyon, où Sion, qui faisait encore la course en tête à la 94e, s’est montré incapable de tenir le 1-0 jusqu’au bout, provoquant la colère de son entraîneur.
«On n’a pas le droit de perdre des points aussi bêtement, devait convenir, ulcéré, Tholot. Quand tu mènes 1-0 à la 94e, tu ne peux pas faire une faute comme celle-ci. Ça fait **** de perdre des points comme ça quand tu joues chez toi», a-t-il convenu au micro de Rhône FM. La faute de Poha devait déboucher sur l’égalisation vaudoise signée Gomis, reprenant un coup franc de Fouley que Fayulu avait dévié sur la transversale (95e, 1-1).
Apparu émoussé ces derniers temps, Sion devait signer contre le club de Colovray son quatrième nul consécutif, certainement le plus frustrant. Que l’on ne s’y méprenne pas, on ne parle pas ici de l’état d’esprit et de l’engagement, incomparables avec ce que le public avait dû subir la saison dernière, mais du contenu.
Alors oui, pourquoi Sion ne parvient-il pas à - mieux - emballer ses matches? S’agit-il d’un blocage dans les têtes? De la peur de mal faire? Faut-il évoquer le sempiternel syndrome d’une équipe qui, sous la pression, peine à se libérer pleinement? On a posé la question à Johann Lonfat. «Au niveau du jeu, ce n’est pas très convaincant, admet le consultant Blue Sport. Si l’équipe tient la route défensivement, elle manque toujours de percussion devant. Sorgic fait le maximum mais il se retrouve souvent un peu isolé. Hormis peut-être contre Wil, jamais Sion n’a véritablement réussi à étouffer son adversaire. C’est encore plus flagrant contre les néo-promus.»
Gagner pour ne pas gamberger
L’ancien international helvétique évoque ce Sion à deux visages. «À l’extérieur, les joueurs possèdent les armes pour jouer les coups à fond. À Tourbillon par contre, quand il leur faut faire le jeu, tout devient vite plus compliqué. Jamais les gars n’ont dû aborder un match en se disant: «On est leader, on affronte une équipe largement à notre portée, ce soir, le tarif, c’est 3-0 minimum!» En lieu et place, c’est plutôt à la raclette que Sion a signé l’essentiel de ses succès à la maison.
Pour ne pas (trop) gamberger durant la pause, le leader valaisan se doit de terminer l’année en beauté, ce qui reviendrait à se réconcilier en même temps avec son stade. La réception de Schaffhouse lui offre l’opportunité de solder le passé avant les Fêtes.