Zénith de Paris: Le préfet de police interdit le spectacle de Dieudonné

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Zénith de ParisLe préfet de police interdit le spectacle de Dieudonné

La décision a été prise pour les risques de troubles graves à l’ordre public, au regard des propos antisémites du polémiste. Il devait se produire avec le chanteur antivax Francis Lalanne.

Le préfet de police a relevé qu’il était de «notoriété publique que la teneur des précédents spectacles» de Dieudonné «faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale».

Le préfet de police a relevé qu’il était de «notoriété publique que la teneur des précédents spectacles» de Dieudonné «faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale».

AFP

Déjà refusé dans plusieurs villes, le spectacle de l’humoriste controversé Dieudonné n’aura pas lieu le 14 septembre au Zénith Paris, le préfet de police ayant décidé de l’interdire en raison de «risques de troubles graves à l’ordre public», au regard de ses propos antisémites réitérés.

Cette interdiction vient s’ajouter à celles prises au cours de l’été à Lyon, Grenoble, Montpellier ou encore Toulouse, où le polémiste condamné à de multiples reprises pour injures raciales et incitation à la haine devait présenter son nouveau spectacle, «La Cage aux fous», avec le chanteur antivax Francis Lalanne.

Début août, le préfet de police Laurent Nuñez avait prévenu Dieudonné de cette possibilité d’interdiction, en raison notamment de «risques de troubles graves à l’ordre public», ce qu’il a réitéré dans l’arrêté motivant sa décision. Dans ce courrier, le préfet évoquait «des atteintes à la dignité humaine» dans le contenu du spectacle.

L’«apologie des discriminations»

Plusieurs échanges ont eu lieu ensuite entre la préfecture de police et l’avocat du polémiste, notamment sur la communication du script du spectacle. Dans son arrêté d’interdiction, Laurent Nuñez a relevé qu’il était de «notoriété publique que la teneur des précédents spectacles» de Dieudonné «faisait l’apologie des discriminations, des persécutions et des exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale».

En outre, il a estimé que les «éléments mis en avant par l’avocat» de l’humoriste controversé n’étaient «pas de nature à empêcher la tenue de propos portant atteinte à la dignité humaine pendant le spectacle, n’apportant ainsi pas de garanties suffisantes sur l’absence de troubles à l’ordre public».

Laurent Nuñez a aussi souligné que dans un article de «Rivarol» (un organe de presse d’extrême droite) daté du 29 août, Dieudonné avait stigmatisé «le lobby juif», en affirmant vouloir «combattre ce lobby haineux et raciste».

À la veille d’une fête juive, près d’une synagogue

Le préfet de police a également noté que ce spectacle devait se dérouler la veille de la célébration, par la communauté juive, de la fête de Roch Hachana, la nouvelle année dans le calendrier hébraïque, et «à proximité d’une synagogue».

Dieudonné et Francis Lalanne ont déjà essayé de faire jouer «La Cage aux fous» au Cirque d’hiver, à Paris, le 7 avril. Et dès la fin avril, le Zénith Paris avait alerté les pouvoirs publics, en rappelant qu’une interdiction revenait «aux seules autorités compétentes».

Victime ou témoin d’actes de racisme ou de discrimination?

(AFP)

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