Mort de Thomas : Neuf agresseurs présumés mis en examen, six en prison 

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Mort de ThomasNeuf agresseurs présumés mis en examen, six en prison

Une semaine après le décès du jeune Thomas, poignardé dans la Drôme, six jeunes, dont trois mineurs, ont été mis en examen pour divers motifs dont «meurtre en bande organisée». 

La marche blanche du 22 novembre 2023 en l’honneur de Thomas, mort poignardé dans la Drôme.

La marche blanche du 22 novembre 2023 en l’honneur de Thomas, mort poignardé dans la Drôme. 

AFP

Une semaine après le décès du jeune Thomas, poignardé à la sortie d’un bal de village dans la Drôme (sud-est de la France), six jeunes dont trois mineurs ont été mis en examen pour divers motifs dont «meurtre en bande organisée», ce qui est passible de la réclusion criminelle à perpétuité. Six personnes, dont deux mineurs, ont été placées «en détention provisoire» et trois, dont un mineur, «sous contrôle judiciaire» au terme de leur audition par des magistrats tard dans la nuit, a annoncé dimanche le Parquet de Valence (F) qui se refuse à tout détail sur les identités et les charges retenues contre chacun des suspects.

L’enquête qui a conduit les gendarmes à auditionner 104 témoins et à identifier rapidement les agresseurs venus de la ville voisine de Romans-sur-Isère, n’a pas encore permis d’élucider pleinement les circonstances du drame de Crépol, dans la Drôme. Mais les premiers éléments dessinent le scénario de violences survenues pour un «motif futile» et non d’une attaque préméditée visant les invités du bal en raison de leur appartenance à une «prétendue race, ethnie, nation ou religion déterminée», selon le procureur de la République de Valence, Laurent de Caigny.

«Le scénario même des passages à l’acte, les mobiles et l’identification de tous les auteurs des faits ne sauraient se résumer à des dénonciations sans preuve, des spéculations ou des interprétations hâtives», a-t-il mis en garde dans un communiqué samedi, alors que l’extrême droite et une partie de la droite ont abondamment spéculé sur les circonstances du drame. Ainsi, celui qui avait été désigné comme l’auteur des coups mortels «n’a pas été reconnu» par le témoin qui l’avait désigné, a souligné le procureur.

Hostiles «aux Blancs»

Ce jeune homme de 20 ans était arrivé au bal de l’hiver de Crépol avec d’autres mis en cause. Suite à une remarque liée «à une coupe de cheveux», une altercation avait débuté dans la salle des fêtes, avant de se poursuivre à l’extérieur. Au même moment, des véhicules arrivent à vive allure avec des passagers jugés «hostiles», alors que la soirée s’achève et que la salle commence à se vider.

«Tous les individus extérieurs à Crépol sont décrits comme portant des coups, certains des coups de couteaux», des cris et des insultes sont entendus, neuf témoins entendent des propos hostiles «aux Blancs». Le groupe hostile finit par s’enfuir à bord de plusieurs véhicules. Thomas, un lycéen de 16 ans blessé par un coup de couteau, décède lors de son transport à l’hôpital. Huit autres sont blessés, dont trois grièvement.

Mardi, neuf jeunes en fuite ont été arrêtés à Toulouse et Romans-sur-Isère. Un dixième s’est présenté spontanément aux gendarmes pour expliquer sa présence à Crépol le soir du drame, il a été placé en garde à vue, présenté aux juges d’instruction et mis en examen en même temps que les autres. Un des adultes arrêtés à Toulouse a été relâché après avoir prouvé qu’il n’était pas à Crépol le weekend des faits.

Tensions

«Il semblerait que ce soit une bagarre qui a dégénéré. Les choses ont dépassé l’entendement de manière fortuite et imprévue, non organisée et non coordonnée», a assuré samedi soir Me Bilel Hakkar, l’avocat d’un des prévenus. Un autre avocat, Me Guillaume Fort, a de son côté dénoncé des «contrevérités avancées dans des tribunes politiciennes ou sur les réseaux sociaux», dans un message à l’AFP.

Ces discours alimentent les tensions à Romans-sur-Isère où environ 80 militants d’ultradroite encagoulés ont défilé samedi soir aux abords du quartier populaire de la Monnaie, avant d’affronter les forces de l’ordre qui ont interpellé 20 personnes, a indiqué la préfecture de la Drôme. Dans la matinée, une mosquée de Valence avait reçu un courrier islamophobe évoquant le drame de Crépol.

Hommages

Dans une ambiance lourde mais apolitique, plus de 6000 personnes avaient défilé mercredi dans la ville en mémoire de Thomas, lors d’une grande marche blanche et quelque 2000 personnes avaient suivi ses funérailles vendredi. Ce weekend, le monde du rugby, un sport qu’il pratiquait, lui rend hommage avec une minute de silence lors de toutes les rencontres. 

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(AFP)

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