Etats-Unis: Dans le Michigan, Biden face au vote protestataire sur Gaza

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États-UnisDans le Michigan, Biden face au vote protestataire sur Gaza

Le démocrate a vu sa cote de popularité s’effondrer auprès de la communauté musulmane du Michigan en raison du soutien des États-Unis à Israël.

Joe Biden en campagne à Warren, dans le Michigan, le 1ᵉʳ février 2024.

Joe Biden en campagne à Warren, dans le Michigan, le 1ᵉʳ février 2024.

AFP

L’État américain du Michigan vote mardi à une primaire présidentielle qui devrait, côté républicain, adouber une fois de plus Donald Trump, mais où côté démocrate, Joe Biden se heurte à un vote protestataire pour son rôle dans la crise à Gaza.

Le président ne rencontre aucune opposition sérieuse dans son camp à sa nomination pour un second mandat à la Maison-Blanche. Mais à mesure que le nombre de victimes civiles augmente dans le conflit entre Israël et le Hamas, il a vu son soutien s’éroder parmi les musulmans et les Américains d’origine arabe, un bloc qui lui avait été crucial en 2020 face à Donald Trump dans ce même État du Michigan.

Des militants dans cette région clé du Midwest, où la marge de victoire de Joe Biden n’était que de 150’000 voix il y a quatre ans, appellent à voter blanc en signe de protestation, visant à faire pression sur le président Biden pour qu’il revienne sur son soutien à Israël et qu’il appelle à un cessez-le-feu immédiat.

«Complètement trahis»

«Le président Biden finance les bombes qui tombent sur des proches de familles vivant ici même dans le Michigan, des gens qui ont voté pour lui et qui se sentent complètement trahis», dit Layla Elabed, de la campagne «Listen to Michigan» (Écoutez le Michigan).

Le groupe veut mobiliser 10’000 électeurs pour délivrer un «message puissant et sans équivoque» selon lequel le financement et le soutien de la guerre à Gaza sont «en contradiction avec les valeurs du Parti démocrate». Ils nient que leur campagne soit purement symbolique. «Dix mille voix, c’est à peu près la même chose que la marge de Donald Trump par rapport à Hillary Clinton en 2016» dans le Michigan, souligne Layla Elabed.

Les responsables de la Maison-Blanche affichent une frustration croissante avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et sa conduite de la guerre à Gaza.

Pour autant, les États-Unis continuent de livrer quantité d’armes à Israël, tout en menant d’intenses efforts pour négocier une seconde pause dans la guerre provoquée par l’attaque sanglante du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien.

Confiance en berne

Joe Biden a demandé au Congrès des milliards de dollars d’aide militaire supplémentaire pour Israël et son gouvernement a opposé son veto au Conseil de sécurité de l’ONU à plusieurs résolutions appelant au cessez-le-feu.

Une campagne similaire exigeant un cessez-le-feu lors des primaires dans le New Hampshire en janvier n’a rien donné, mais le Michigan a une population musulmane et arabe beaucoup plus importante.

«Chaque jour qui passe, chaque minute où le président ne fait pas ce qu’il faut, la confiance que moi et tant d’autres avons placée en lui diminue», écrivait la semaine dernière dans le New York Times, Abdullah Hammoud, maire de Dearborn, une banlieue de Detroit à forte population arabo-américaine.

Le seul adversaire de Joe Biden pour l’investiture démocrate, Dean Phillips, un riche parlementaire de l’État du Minnesota, est en dessous des 10% dans les intentions de vote, selon les sondages.

Du côté républicain, Donald Trump a déjà remporté haut la main quatre Etats ayant voté, dont la Caroline du Sud samedi dernier, et le Michigan ne devrait pas interrompre sa marche vers l’investiture républicaine cet été.

Sa seule adversaire encore en lice, l’ancienne ambassadrice des Nations unies Nikki Haley, a perdu dans son État d’origine, la Caroline du Sud, mais elle refuse d’abandonner, affirmant ne pas croire que Donald Trump puisse vaincre Joe Biden en novembre. Elle a subi un nouveau coup dur dimanche lorsque le riche réseau de la famille Koch a annoncé qu’il cessait de faire des dons à sa campagne.

Les deux partis organisent des scrutins mardi, même si les républicains ont opté pour un système hybride complexe qui se conclura quatre jours plus tard. Plus des deux tiers des délégués républicains – les personnes désignées par chaque État pour élire leur candidat lors de la convention d’investiture du parti – seront désignés lors du «Super Tuesday», le mardi 2 mars.

(AFP)

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