Covid-19: La Chine lâche du lest, une semaine après d’intenses manifestations

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Covid-19La Chine lâche du lest, une semaine après d’intenses manifestations

Les règles sanitaires s’assouplissent dans de plus en plus de villes chinoises, dont Pékin et Shanghai, une semaine après des manifestations de colère historiques.

Des passants à Shanghai le 3 décembre 2022.

Des passants à Shanghai le 3 décembre 2022.

AFP

À Pékin, la capitale chinoise de 22 millions d’habitants, de nombreux magasins avaient rouvert dès ce week-end et les habitants pouvaient à nouveau utiliser les transports en commun lundi, sans avoir à présenter un résultat de test PCR négatif datant de moins de 48 heures.

Même mesure à Shanghai où cette obligation est aussi levée pour accéder à certains lieux publics comme les parcs et attractions touristiques. La mégapole financière de 25 millions d’habitants avait été durement confinée pendant plus de deux mois au printemps après l’apparition d’un foyer de cas de Covid, une mesure très impopulaire qui a aussi eu un impact sur l’économie du pays.

Il y a une semaine, cette colère qui couvait depuis des mois contre la stricte politique «zéro Covid» a éclaté avec des manifestations dans une dizaine de villes chinoises, une ampleur inédite depuis les mobilisations pro-démocratie de Tiananmen en 1989. En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a bouleversé le quotidien des habitants, avec des confinements à répétition et des tests PCR à grande échelle presque tous les jours durant 2022.

«Souplesse»

Portées notamment par les étudiants, ces manifestations ont vite pris une tournure politique, certains réclamant le départ du président Xi Jinping. En réaction, les autorités ont depuis commencé à assouplir les restrictions, une décision applaudie par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le président chinois lui-même a reconnu que le variant Omicron, moins mortel, «ouvre la voie à plus de souplesse dans les restrictions», selon des déclarations au président du Conseil européen Charles Michel, en visite à Pékin la semaine dernière, rapportées par un responsable européen.

Le mois dernier, la Chine a publié une liste de mesures destinées à «optimiser» sa politique sanitaire et minimiser son impact socio-économique, mais leur application au niveau local a été très variable.

Alors que l’économie chinoise devrait avoir enregistré cette année l’une de ses pires croissances en quatre décennies, sortir du «zéro Covid» est une opération délicate.

«Trouver un équilibre entre mesures de contrôle du Covid-19 et croissance économique est redevenu une question centrale», selon l’économiste Wang Zhe, qui commentait lundi les mauvais chiffres de l’activité dans les services.  «Le gouvernement central a récemment émis des exigences claires sur la manière d’optimiser davantage la (politique sanitaire). Mais la manière dont les autorités locales appliqueront ou non ces instructions sera déterminante».

Cabines démontées

Près de Shanghai, la ville de Hangzhou a annoncé mettre fin aux tests PCR à grande échelle – la norme sur la quasi-totalité du territoire -, sauf pour ceux en contact avec les maisons de retraite, écoles et garderies.

À Urumqi, capitale du Xinjiang (nord-ouest) – où un incendie meurtrier a été le déclencheur des manifestations nationales, les restrictions sanitaires étant accusées d’avoir gêné les secours -, les supermarchés, hôtels, restaurants et stations de ski ont rouvert lundi. La ville de quatre millions d’habitants a souffert d’un des plus longs confinements du pays, en vigueur à certains endroits depuis début août.

A Wuhan (centre), où les premiers cas de Covid-19 avaient été détectés en décembre 2019, et dans la province du Shandong (est), les transports publics ont eux aussi cessé d’exiger des tests PCR négatifs aux passagers.

À Zhengzhou (centre), les autorités ont levé l’exigence de test pour les lieux et transports publics ainsi que les bâtiments résidentiels.

Alors que de nombreuses cabines de tests ont été démontées ces derniers jours, de longues queues étaient visibles ce week-end face à celles qui restaient, notamment à Pékin et Shenzhen (sud), car les tests restent nécessaires dans beaucoup d’endroits.

«Les élèves ne peuvent pas aller à l’école sans un test négatif de 24 heures», soulignait un internaute sur le réseau social Weibo, sorte de Twitter chinois. «Donc quel est l’intérêt de fermer des cabines de tests sans supprimer toutes les exigences de tests partout?»

Le nombre de cas était en baisse lundi, à 29’724, majoritairement asymptomatiques, un chiffre infime par rapport à la population chinoise (1,4 milliard).

(AFP)

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