Nice (F)Bracelet et sursis pour un conducteur d’e-trottinette qui avait tué un enfant
Un père de famille qui avait violemment percuté un jeune réfugié ukrainien sur la promenade des Anglais en 2022 a été condamné ce lundi à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis.
Un conducteur de trottinette électrique qui avait provoqué la mort, en France, d’un réfugié ukrainien de 5 ans, violemment percuté sur la promenade des Anglais à Nice, a été condamné, lundi, à 3 ans de prison, dont 2 avec sursis. Le Tribunal correctionnel de Nice a précisé que l’année de prison ferme de ce père de famille de 46 ans serait effectuée à domicile, sous bracelet électronique. Le Parquet avait requis 5 ans de prison dont 3 avec sursis.
Le 29 juin 2022 vers 19 h 30, le petit Yan revenait de la plage avec sa mère et son grand frère quand il a été percuté de plein fouet à hauteur d’un passage piéton par une trottinette électrique. Multiples traumatismes, fractures, rupture du foie: il a été déclaré mort deux heures plus tard. Selon les conclusions de l’enquête, Pan Xiaoqiang roulait à 53 km/h, alors que les e-trottinettes doivent être bridées à 25 km/h et que la vitesse est limitée à 20 km/h sur cette portion de la piste cyclable. En roulant deux fois plus vite, le conducteur n’a pas vu l’enfant et il aurait eu besoin de 27 mètres pour s’arrêter.
Il n’avait pas l’impression d’aller plus vite que les autres
Né en Chine et installé en France depuis vingt-cinq ans, il a expliqué qu’il n’en avait pas conscience: il avait acheté sa trottinette d’occasion auprès d’un particulier, faisait ce trajet tous les jours entre son domicile et le restaurant où il travaille et n’avait pas l’impression d’aller plus vite que les autres. À la demande du Parquet, le tribunal a d’ailleurs ordonné la publication de la décision, aux frais de Pan Xiaoqiang, sur les lieux du drame.
Sur la célèbre promenade, la séparation est ténue entre le trottoir où les familles déambulent et le couloir où vélos et trottinettes foncent trop souvent, a relevé Me Pascal De Souza, avocat des parents de Yan. «Je suis responsable de cet accident, c’est ma faute, je roulais trop vite», a reconnu à l’audience Pan Xiaoqiang, lui-même père de trois enfants. «C’est la plus grande tragédie qui pouvait arriver à nos deux familles», a-t-il insisté, avant d’éclater en sanglots et de s’incliner à plusieurs reprises devant les parents de Yan.
«J’étais venue en France pour protéger mon fils»
Venus avec un grand portrait de l’enfant, ses parents ont brièvement évoqué à l’audience un fils arrivé tardivement dans leur vie, qui s’appliquait à surmonter le déracinement quelques mois plus tôt après l’invasion russe de l’Ukraine. «J’étais venue en France pour protéger mon fils, a rappelé sa mère. Cet homme était pressé d’aller nourrir ses enfants, et il a tué mon enfant.»