France: Prison ferme pour un dentiste ayant mutilé ses patients

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FrancePrison ferme pour un dentiste ayant mutilé ses patients

Lionel Guedj exerçait dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille, et avait pris l’habitude de dévitaliser des dents saines pour augmenter son chiffre d’affaires.

L’ex-dentiste passera huit ans en prison.

L’ex-dentiste passera huit ans en prison. 

AFP

La peine de huit ans de prison ferme infligée en première instance à Lionel Guedj, dentiste marseillais poursuivi pour avoir mutilé quelque 400 patients des quartiers populaires de la ville, a été confirmée vendredi, par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Le désormais ex-dentiste de 43 ans, en visioconférence depuis sa prison pour le prononcé de cet arrêt, est donc maintenu en détention. La cour d’appel a également confirmé la peine de cinq ans de prison ferme prononcée en première instance contre son père Jean-Claude Guedj, 71 ans, lui aussi dentiste à l’époque des faits, entre 2006 et 2012, qui comparaissait libre et était présent à l’audience. Un mandat de dépôt a été prononcé à son encontre.

Les magistrats de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui s’était en l’occurrence déplacée dans la salle des procès hors norme de l’ancienne caserne du Muy à Marseille, ont donc été moins sévères que l’avocat général. Lors de ses réquisitions, fin juin, Patrice Ollivier-Maurel avait en effet demandé une peine de 10 ans de prison ferme contre Lionel Guedj, soit la peine maximale possible pour ces faits.

«Une machine à fric»

Installé dans un des quartiers les plus pauvres de Marseille, de 2006 à 2012, le cabinet de Lionel Guedj, jeune chirurgien-dentiste, était «une machine à fric fonctionnant à plein régime», avait dénoncé le magistrat, après cinq semaines de débat.

Incarcéré depuis le 8 septembre 2022, Lionel Guedj était accusé d’avoir dévitalisé quelque 3900 dents saines chez des centaines de patients, pour ensuite poser des bridges très rémunérateurs, sans autre motivation que de développer son chiffre d’affaires. En cinq ans, il était devenu le dentiste le mieux rémunéré de France: il roulait en Ferrari, s’octroyait entre 65’000 et 80’000 euros de revenus mensuels, et avait accumulé un patrimoine de 13 millions d’euros.

«L’humain a été relégué à un simple instrument au service de votre escroquerie», lui avait lancé l’avocat général, qualifiant le prévenu de «bonimenteur» dont le bagout et le charme ont endormi la confiance de ses très nombreux patients.

Père et fils en prison

Jean-Claude, dit «Carnot» Guedj, chirurgien-dentiste en fin de carrière, était lui poursuivi pour avoir prêté main-forte à l’escroquerie de son fils, en assurant notamment «le service après-vente auprès des patients qui souffraient». Le septuagénaire, présenté par l’avocat général comme «le vieux renard au service du jeune loup», avait été remis en liberté en mars, après cinq mois de détention provisoire. Un mandat de dépôt ayant été prononcé contre lui, Jean-Claude Guedj va donc rejoindre son fils en prison, vendredi.

Sur le plan financier, la cour d’appel a confirmé les confiscations déjà ordonnées par le tribunal correctionnel de Marseille, qui visaient des biens immobiliers, des véhicules, un bateau, des comptes bancaires et des œuvres d’art pour un peu plus de 2,2 millions d’euros.

(AFP)

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