Reconnu coupable 40 ans après d’avoir tué sa femme à la hache

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États-UnisReconnu coupable 40 ans après d’avoir tué sa femme à la hache

Le meurtre de Cathleen Krauseneck en 1982 est resté longtemps irrésolu car l’époux avait un alibi. Qui vient d’être démonté.

Michel Pralong
par
Michel Pralong
James et Cathleen Krauseneck le jour de leur mariage.

James et Cathleen Krauseneck le jour de leur mariage.

Wham

Le 19 février 1982, James Krauseneck, rentre du travail et découvre sa femme Cathleen, allongée sur le lit, une hache plantée dans le crâne. Leur fille, Sara, 3 ans, était restée seule dans la maison de Brighton à New York avec le cadavre de sa mère. James appelle la police.

L’enquête montre que la hache a été essuyée et aucune trace d’ADN étranger n’est trouvée sur les lieux. Des objets par terre laissent penser à un cambriolage qui a mal tourné. Cela ressemble pourtant à une mise en scène. Le mari est pourtant mis hors de cause car il a un alibi: il était parti travailler chez Eastman Kodak vers 6 h 30 alors que les légistes établissent l’heure de la mort entre 6 h 55 et 8 h 55. La police ne trouve pas de piste.

Un tueur de femmes se dénonce

Edward Laraby, un homme condamné à la prison à vie pour plusieurs meurtres de femmes et qui habitait non loin des Krauseneck à l’époque, avouera plus tard depuis sa prison que c’est lui qui a tué Cathleen. Mais les détails qu’il donne ne correspondent pas et les enquêteurs pensent qu’il se dénonce pour bénéficier d’un traitement médical en prison.

Si la famille de Cathleen a d’abord cru à l’innocence de James Krauseneck, les doutes ont commencé à s’installer au fil des années. Notamment parce qu’il a été découvert que James avait menti et n’avait jamais obtenu son doctorat. Il avait obtenu son poste chez Kodak en prétendant pourtant en avoir un. Cathleen avait peut-être découvert ce mensonge et cela aurait pu créer des tensions dans le couple, d’autant qu’une brochure de conseil matrimonial avait été découverte dans la voiture familiale.

James Krauseneck aujourd’hui. Il s’est remarié trois fois après la mort de sa première femme.

James Krauseneck aujourd’hui. Il s’est remarié trois fois après la mort de sa première femme.

Brighton Police

Mais l’affaire était restée un «cold case» appelé le «meurtre à la hache de Brighton» jusqu’en 2019. Cette année-là, James Krauseneck est inculpé du meurtre de sa femme. La police de Brighton avait demandé l’aide du FBI pour résoudre des cold cases, dont cette affaire. Les nouvelles techniques de la police scientifique ne trouvent aucun élément sur les pièces à conviction, dont la hache. Mais le manque de preuves contre quelqu’un d’autre et le soupçon que le cambriolage avait été mis en scène font de Krauseneck le principal suspect. Sauf que l’élément qui va vraiment tout faire basculer, c’est une nouvelle expertise d’un médecin légiste qui situe la mort de Cathleen, assassinée dans son sommeil, très probablement avant 6 h 30. L’alibi du mari s’écroule.

Il a inspiré des fictions

Il est toutefois resté libre jusqu’à son procès qui s’est tenu ces derniers jours. Et lundi 27 septembre, après un jour et demi de délibération, le jury a reconnu James Krauseneck, 70 ans, coupable du meurtre au deuxième degré de son épouse, écrit le «Democrat & Chronicle». Celui-ci a été mis en prison en attendant sa sentence qui sera prononcée le 7 novembre. Ses avocats pensent faire recours. Le père de Cathleen, 95 ans, a annoncé que la première chose qu’il allait faire, c’était de déplacer le corps de sa fille, enterrée avec des membres de la famille de son mari, pour l’inhumer dans une parcelle familiale de sa ferme.

Le meurtre à la hache de Brighton avait inspiré un épisode de «Cold Case» ainsi que, l’an dernier, un film sur Netflix avec Amanda Seyfried, «Dans les angles morts».

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