Loi sur les transgenresLondres laisse planer la menace d’un blocage en Ecosse
Au lendemain de l’adoption d’une loi qui facilite le changement de genre en Ecosse, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a exprimé des «inquiétudes» concernant la réforme.
Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a laissé planer, vendredi, la menace d’un blocage par Londres d’une réforme adoptée en Écosse qui facilite la reconnaissance du changement de genre, au centre de vifs débats.
Adopté jeudi par le Parlement écossais, le texte permet un changement de genre sans diagnostic médical et réduit l’âge minimal de 18 à 16 ans. Il a suscité des critiques, de l’auteure à succès J.K. Rowling («Harry Potter») ou de l’ONU, les opposants craignant que des hommes accèdent plus facilement à des espaces réservés aux femmes.
Le gouvernement britannique a indiqué qu’il pourrait recourir à un droit de veto, le Premier ministre évoquant, vendredi, les nombreuses «inquiétudes» concernant la réforme. «Il est tout à fait raisonnable que le gouvernement britannique se penche sur le texte pour comprendre les conséquences pour la sécurité des femmes et des enfants dans le reste du Royaume-Uni et décide des mesures adéquates à prendre», a déclaré Rishi Sunak à la télévision.
Proche de celui adopté en Espagne, adopté après des mois de vives controverses et trois jours de débats houleux au Parlement local, le texte était défendu par l’exécutif indépendantiste écossais, à couteaux tirés avec le gouvernement conservateur britannique. Il réduit la période pendant laquelle un demandeur doit vivre dans son genre acquis, de deux ans à trois mois, avec une période de réflexion supplémentaire de trois mois. Le certificat pourra donc être obtenu au bout de six mois.
Edimbourg s’offusque
Le gouvernement local assure que ce nouveau texte n’affectera pas une précédente loi, qui permet d’exclure les personnes trans d’espaces non mixtes, comme les vestiaires et lieux d’accueil d’urgence. Il met en avant les garanties prévues par la loi, qui fait de toute fausse demande un délit.
La ministre écossaise de la Justice sociale, Shona Robison, a averti qu’Edimbourg comptait «contester vigoureusement» toute tentative de blocage par Londres. «Le texte relève complètement de la compétence législative du Parlement écossais et a été soutenu par une majorité écrasante, avec soutien de tous les partis», a-t-elle souligné sur la BBC.