FootballLes dessous du plan de Sion pour relancer Mario Balotelli
Il y a quelques semaines, la star italienne a été «mise au vert» dans un établissement spécialisé, durant une dizaine de jours. Pour retrouver la forme.
- par
- Daniel Visentini
Le 5 mars, l’entraîneur Christian Constantin s’était résolu à étouffer les espoirs insensés du président du FC Sion, lui-même bien sûr. Depuis le banc de touche, il avait vu une mi-temps durant, contre Lugano, un Mario Balotelli traîner son spleen, ses mauvais choix, ses lourdeurs morales et physiques et il avait abrégé son pensum. Remplacé à la pause par un Giovanni Sio qui allait égaliser, Balotelli était au plus bas, si loin des espérances placées en lui par le boss valaisan qui n’avait pas lésiné sur les moyens pour faire venir la star en Suisse.
Balotelli qui court après son ombre, c’est une triste réalité depuis qu’il est arrivé au FC Sion. Les choses peuvent-elles changer, changent-elles actuellement à la faveur d’un Sion qui veut éviter le pire (la place de barragiste) en cette fin de saison?
«Après ce match contre Lugano, il y a eu une prise de conscience, explique Barthélémy Constantin, le directeur sportif. Chez nous, au club, chez lui aussi. Et on a décidé ensemble de mettre quelque chose en place.»
Un institut en Suisse alémanique
Ce quelque chose, c’est une mise au vert. Plus précisément un stage de remise en forme. À l’abri des regards. «Je suis parti avec lui une petite dizaine de jours, dans un institut spécialisé, en Suisse alémanique, explique Barthélémy Constantin. Mettre ça en place sans un centre spécialisé pour tout coordonner, cela n’aurait pas eu de sens. Autour de Mario, tout a été organisé. La préparation physique, l’aspect nutritionnel aussi, avec un diététicien. L’objectif, c’était une remise en forme, oui. Il était pleinement conscient de la nécessité de tout ça, il l’a très bien accepté. Il mesurait bien sur le terrain que cela n’allait pas bien pour lui.»
Le résultat? Du jour au lendemain, Balotelli n’est pas redevenu «Super Mario». Mais il y a des signes encourageants. Il a perdu du poids. On parle de 5 à 6 kilos. «Pas besoin d’être médecin en regardant la balance, cela se voit à l’œil nu qu’il s’est affiné, assure le directeur sportif. Et cela le rend heureux, cela aussi se voit.»
Contre GC, lors de la dernière journée, l’Italien a marqué. Bon, c’est toujours plus simple de battre des Sauterelles réduites à dix dès la 39e minute (expulsion de Shabani), «mais il a marqué, cela redonne de la confiance», souligne Barthélémy.
Nouvelle alimentation
On ne sait pas encore si Balotelli va survoler la fin de saison, endosser le costume d’inarrêtable buteur du FC Sion pour lui éviter le barrage de la peur. S’il est mieux physiquement, il lui reste à être solide mentalement, dans ses attitudes, au quotidien aussi. «Il y a un suivi, notamment sur tous les petits principes alimentaires qui font du bien et auxquels il faut se tenir», dit «Barth». Il y a aussi un suivi à l’entraînement. Par exemple en fin de séance, avec José Sinval, pour un travail spécifique, les gestes devant le but. La tête et jambes, c’est tout le défi.
Jusqu’à présent, le transfert de Mario Balotelli à Sion aura été un coup d’épée, émoussée, dans l’eau. L’Italien pourra-t-il retrouver son tranchant pour le sprint final? Encore à vérifier. Tiens: dimanche, c’est à Lugano qu’il peut en faire la démonstration, ce même Lugano à l’origine d’une prise de conscience début mars.