Valais - Bernard Rappaz persiste dans sa grève de la faim

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ValaisBernard Rappaz persiste dans sa grève de la faim

Le chanvrier valaisan a cessé de s’alimenter depuis 21 jours, pour demander que les autorités rendent leurs enfants à une famille de Sion. Mais pour le Tribunal cantonal, le passé et le profil de la mère sont en cause.

Eric Felley
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Eric Felley
Bernard Rappaz se filme en vidéo tous les jours pour donner de ses nouvelles.

Bernard Rappaz se filme en vidéo tous les jours pour donner de ses nouvelles.

FB/DR

C’est un rituel qu’il filme chaque jour. Le chanvrier valaisan en grève de la faim monte sur sa balance pour sa pesée quotidienne. Depuis 21 jours, il a cessé de s’alimenter pour réclamer le retour de trois enfants dans leur famille à Sion, des jumeaux et une fillette de onze ans. Ce mercredi, il fait exactement 89,3 kilos, soit 13 de moins qu’au début. Cependant son action ne fait pas bouger les lignes dans cette affaire qui met en émoi l’administration valaisanne depuis l’année dernière.

Le procès de la mère

Ce mercredi, «Le Nouvelliste» cite la décision du Tribunal cantonal valaisan (TC), qui a confirmé en novembre dernier le placement des enfants, suite à la décision de l’APEA de Sion. Le jugement rappelle que la mère a été condamnée en France en 2015 et 2016 pour «abandon moral d’enfants et de violences aggravées avec ses deux premières filles» et qu’elle a menti sur l’origine des jumeaux en ayant recours à la gestation pour autrui à l’étranger. Pour le TC, ces éléments concourent au fait que le couple, «ne dispose pas des capacités éducatives garantissant que les jumeaux grandissent dans un cadre sécurisé et favorable à leur développement».

«C’est une mère aimante»

De son côté, la mère explique qu’elle a été victime de faux témoignage de son ex-compagnon en France et que la justice «n’a pas tenu compte des documents officiels en sa faveur». Pour Bernard Rappaz, le passé, c’est le passé. Il conteste les prétendues carences éducatives, car dans l’affaire valaisanne aucun mauvais traitement n’a été constaté chez ces trois enfants: «Je connais la mère depuis huit ans et le père depuis qu’ils se sont mariés. J’ai vu régulièrement leurs enfants quand je passais à l’improviste et je dois dire que c’est une mère aimante, il n’y a aucun reproche qu’on peut lui faire de ce côté-là».

Une tension maximale

Le chanvrier est aujourd’hui remonté contre l’article du «Nouvelliste», qui vise à noircir l’image de la mère: «Cependant, note-t-il, avec mon expérience de militant, je sais que le pouvoir, avant de craquer, atteint un paroxysme au niveau de la répression et de la violence verbale. Je crois qu’on est dans cette phase. Cela paraît contradictoire, mais ce qui se passe me paraît finalement un signe positif».

Une expertise psychologique du couple a été ordonnée pour déterminer si les parents peuvent récupérer et élever leurs trois enfants. Un rendez-vous est prévu le 1er mars, avec les services de protection de l’enfant et les divers protagonistes.

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