Commentaire: PS: deux femmes sinon rien, un choix trop rigide

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CommentairePS: deux femmes sinon rien, un choix trop rigide

En décrétant d’emblée que la successeure de Simonetta Sommaruga sera une femme, la présidence du PS crée un antécédent qui ferme le jeu électoral.

Eric Felley
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Eric Felley
Le juriste zurichois Daniel Jositsch (PS/ZH) entend défendre ses chances devant son groupe et peut-être devant l’Assemblée fédérale.

Le juriste zurichois Daniel Jositsch (PS/ZH) entend défendre ses chances devant son groupe et peut-être devant l’Assemblée fédérale.

Jositsch.ch

En politique, la précipitation est souvent mauvaise conseillère. Ainsi lors de l’annonce la démission de Simonetta Sommaruga mercredi dernier, la présidence du parti a aussitôt annoncé que sa succession se jouerait avec un ticket exclusivement féminin, un avis partagé par le chef du groupe aux Chambres fédérales Roger Nordmann (PS/VD). L’argument est limpide. Le PS a deux sièges au Conseil fédéral. L’un est occupé par un homme, l’autre ne peut l’être que par une femme en vertu de l’égalité que prône le parti.

Un profil particulier

Notons que c’est une proposition faite au groupe des chambres, qui peut prendre une autre décision. Le conseiller aux États Daniel Jositsch (PS/ZH), 57 ans, s’est engouffré dans cette porte encore entrouverte pour manifester sa volonté de candidature. Avocat, spécialiste du droit pénal, criminologue, lieutenant-colonel à l’armée, longtemps marié à une Colombienne, dont il a repris la nationalité, le socialiste zurichois a un profil particulier au sein de son parti. Il peut revendiquer l’étiquette de «libéral de gauche». Ce mardi il devrait présenter à Zurich sa candidature à la succession de Simonetta Sommaruga.

Le genre des fauteuils

Ce sera évidemment difficile pour lui devant le groupe, car ce n’est pas le moment de se diviser sur la stratégie à suivre. Cependant, il n’a pas tort sur le fait que l’égalité doit se jouer sur le ticket présenté à l’Assemblée fédérale et non pas sur le genre des fauteuils. En agissant ainsi, le Parti socialiste se prive d’une marge de manœuvre en établissant un principe, que seule une femme pourrait succéder à une femme ou un homme à un homme (en l’occurrence Alain Berset dans un futur plus ou moins proche).

Au lieu d’imposer un ticket féminin, le parti aurait mieux fait d’exprimer une préférence qui aurait été plus souple à gérer. D’autant que Daniel Jositsch, malgré ses nombreuses qualités de juriste humaniste, a peu de chances d’être élu au Conseil fédéral devant un Parlement qui se méfie des profils de franc-tireur, d’où qu’ils viennent.

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