Il voulait «éliminer toute la communauté LGBTQ» de sa ville

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États-UnisIl voulait «éliminer toute la communauté LGBTQ» de sa ville

Dans le Montana, un quadragénaire a été reconnu coupable de «crime de haine». Il risque la perpétuité.

R.M.
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John Russell Howald, 46 ans, s’était donné comme mission de «débarrasser sa ville de sa communauté lesbienne et gay»,

John Russell Howald, 46 ans, s’était donné comme mission de «débarrasser sa ville de sa communauté lesbienne et gay»,

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Un homme du Montana qui a déjà connu la prison pour avoir décapité un chien risque cette fois d’y passer de très longues années: il a été condamné pour «crime de haine». Il a tenté d'«éliminer violemment toute la communauté LGBTQ» de sa petite ville.

Le 22 mars 2020 dans la soirée, John Russell Howald, aujourd’hui 46 ans, a pris trois fusils et deux armes de poing pour remplir «une mission autoproclamée de débarrasser la ville de Basin de sa communauté lesbienne et gay», selon les termes du Département de la justice américain.

Le quadragénaire avait d’abord pris pour cible une femme «identifié en fonction de son orientation sexuelle». Il s’est approché à pied de sa maison et a ouvert le feu avec un fusil d’assaut, relate Law&Crime. Des balles avaient frappé sa clôture, sa cour, son porche, sa maison, est-il détaillé. L’une d’elles avait traversé le mur, rebondi sur le plafond de sa cuisine avant de se loger dans un mur. La femme était chez elle mais n’avait heureusement pas été touchée.

Le tireur s’était ensuite dirigé vers une autre maison occupée par «des personnes qui s’identifient et sont connues localement comme gays ou lesbiennes», selon le communiqué de presse de la justice américaine.

Il résiste à son arrestation

En chemin, John Russell Howald avait croisé un groupe sortant d’un service religieux. Il leur avait dit qu’il venait peut-être de tuer une lesbienne et espérait l’avoir fait. Puis leur avait parlé de sa mission de tuer des lesbiennes et des homosexuels en ville. L’homme avait ponctué son discours de coups de feu, manifestement tirés en l’air.

Les policiers étaient ensuite intervenus et l’Américain avait résisté à son interpellation, prenant la fuite et ouvrant le feu à une occasion. Il avait été arrêté le lendemain.

«Il est tenu pour responsable d’avoir tenté d’éliminer violemment toute la communauté LGBTQ dans une petite ville du Montana», a déclaré la procureure générale adjointe Kristen Clarke, de la division des droits civils du Ministère de la justice.

Après quatre jours de procès, un jury fédéral l’a reconnu coupable de crime de haine et d’usage d’armes à feu en lien avec ce crime.

«Crimes particulièrement dévastateurs»

Les crimes de haine fédéraux (hate crime) sont des catégories d’infractions pénales à part, quand les victimes sont ciblées en raison de leur appartenance, réelle ou supposée, à un groupe ethnique, à une religion, ou encore en raison de leur identité sexuelle, genre ou handicap.

«Les crimes de haine sont particulièrement dévastateurs car un acte vicieux contre une personne est une attaque contre toute une communauté», a déclaré Cheyvoryea Gibson, l’agent spécial du FBI en charge de l’affaire.

John Russell Howald connaîtra sa sentence en juin. Il risque jusqu’à la prison à perpétuité.

Reconnu coupable par le passé de cruauté envers les animaux, l’homme a déjà passé 2 ans en prison. En 2006, il avait tiré à plusieurs reprises sur un labrador avant de le décapiter dans camping public.

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