InterviewCarole Dechantre: «J’aime jouer des rôles qui ne me ressemblent pas»
L’actrice des «Mystères de l’amour» est la cheffe de la régie nerveuse dans «Colombine» et vient de produire un nouveau film avec son mari.
![Fabio Dell'Anna](https://media.lematin.ch/4/image/2023/10/25/0b94a1ca-9e37-419c-9ad0-cfd4479593f2.jpeg?auto=format%2Ccompress%2Cenhance&fit=crop&w=400&h=400&rect=0%2C0%2C720%2C720&fp-x=0.5138888888888888&fp-y=0.4083333333333333&crop=focalpoint&s=91098cf19f952420583919d44bea5d8e)
Carole Dechantre apprécie autant sa casquette d’actrice que de productrice.
Media ProfilNous rencontrons Carole Dechantre au bord du Léman, à Vevey. Celle que l’on connaît grâce à travers son rôle de l’antipathique Émilie Soustal dans la série «Les mystères de l’amour» joue la cheffe de la régie dans «Colombine». Ce long métrage qui se déroule durant la Fête des Vignerons est en salles depuis le 9 novembre.
L’actrice de 49 ans est aussi productrice aux côtés de son mari Sébastien Devrient. Elle nous parle de son métier et se confie sur sa santé. Il y a quelques mois, elle a dû se faire opérer pour traiter un cancer de la peau.
Qu’est-ce qui vous a plu dans le film «Colombine»?
Avant tout l’opportunité dingue de faire un film dans un décor pareil, qui est la vraie Fête des Vignerons. J’ai adoré ce monde, cette émulation et ce spectacle. C’est évidemment un énorme plus. Surtout de pouvoir en profiter pour faire un long-métrage. Je voulais vraiment en faire partie.
Comment avez-vous tourné les scènes pendant la Fête des Vignerons?
Toutes les scènes du show ont été tournées en 2019 rapidement. J’ai tourné deux ans plus tard dans un studio. Je ne voyais ni les vaches, ni les lumières, ni les chœurs, ni les gens qui dansaient. J’ai dû les imaginer pour jouer ce rôle de cheffe de la régie.
Dans «Colombine», un peu comme dans «Les mystères de l’amour», vous jouez un personnage qui n’a pas un caractère facile. C’est quelque chose qui vous plaît?
En tout cas, c’est un personnage qui ne me ressemble pas. Je suis plutôt quelqu’un de timide, réservée, qui évite les conflits et qui n’a pas tendance à crier sur qui que ce soit. C’est plaisant de jouer quelqu’un qui n’est pas comme moi. Peut-être que j’ai cette caractéristique quelque part en moi. En tout cas, mes amis disent que j’ai un côté warrior. Je sais où je vais et cela doit forcément influer sur mes rôles.
En plus d’être actrice, vous êtes productrice. Pourquoi est-ce que vous avez choisi ces deux casquettes?
Je ne sais pas si j’ai choisi l’une et l’autre. Je n’ai jamais choisi de devenir actrice. Ça s’est imposé quand j’ai eu 12 ans. Je savais que je voulais être comédienne très tôt. Je suis devenue productrice après ma rencontre avec mon mari. On a voulu faire des films ensemble. Lui est réalisateur et on a voulu réaliser nos documentaires. Ça a donné naissance à la série «Montagnes de rêve» sur les ascensions des sommets célèbres dans les Alpes. Être productrice, c’est la liberté de choisir, de se fabriquer ses propres projets. C’est juste un bonheur. C’est un bonheur de travailler ensemble. Ça fait 28 ans qu’on est amoureux. On a deux enfants, on a notre boîte de prod…
En parlant de votre mari, vous avez travaillé sur le film «Une goutte d’eau sur un volcan», actuellement en salle, qu’il a réalisé.
Oui, il parle de la plongée en haute altitude. Mon époux a filmé l’un des amis plongeur spéléo. Il va jusqu’à 250 mètres de profondeur. Comme ils savaient qu’ils n’allaient pas trouver de grandes profondeurs, ils ont cherché le lac le plus haut du monde… Pour connaître le reste, il faut aller voir.
Il n’y a jamais d’accrochages avec votre mari au travail?
On est des âmes sœurs, on se complète totalement. Bien sûr, il y a des accrochages. Pendant un tournage on se dit: «Tu aurais dû plus tourner, tu aurais dû faire comme ça.» Au final, ce ne sont que des détails. Nous ne sommes pas conflictuels. Tout se passe très bien.
Vous êtes très transparente à votre sujet sur les réseaux sociaux. Vous y avez parlé d’un cancer de la peau que vous avez traité. Aujourd’hui, vous allez bien?
Ma santé va très bien. Même si j’ai toujours une épée de Damoclès sur la tête. Au niveau des cancers de la peau, je dois prendre rendez-vous chez mon dermato. J’ai vu que j’avais une petite chose qui peut possiblement être à nouveau un cancer. Je les identifie assez facilement moi-même. On fera une petite opération et puis j’attendrai le prochain.
Quels sont vos projets?
Je continue «Les mystères de l’amour». Cela fait douze ans. Maintenant, j’aimerais me faire connaître un petit peu en Suisse et que l’on sache que j’habite ici. En ce moment, je m’occupe de la promotion de «Colombine» et d’«Une goutte d’eau sur un volcan». Je tourne aussi un film sur Derib, le papa de Yakari… Il y a beaucoup de choses dans les tiroirs et dans ma tête.