Euro 2024La Suisse est respectée mais pas crainte par ses futurs adversaires
La Nati a hérité de l’Allemagne, l’Écosse et la Hongrie dans le groupe A du prochain championnat d’Europe. Dans ces trois pays, l’optimisme est de mise pour la qualification.
- par
- Brice Cheneval
L’équipe de Suisse est fixée sur son sort. Après une campagne éliminatoire désastreuse mais néanmoins conclue par la qualification pour la phase finale, la troupe dirigée par Murat Yakin - confirmé dans sa fonction cette semaine - connaît ses futurs adversaires à l’Euro 2024, programmé du 14 juin au 14 juillet en Allemagne. Le tirage au sort, effectué ce samedi à Hambourg, a placé sur sa route le pays hôte ainsi que la Hongrie et l’Écosse. Pas une mince affaire, qui plus est en tenant compte de la forme préoccupante de la Nati depuis plusieurs mois.
Portée par son expérience et sa régularité dans les grandes compétitions internationales, l’équipe nationale ambitionne de se hisser en 8es de finale. Or, ses trois rivaux partagent le même objectif. À commencer par l’Allemagne. En dépit de la situation inquiétante de sélection (seulement 3 victoires en 11 matches en 2023, ce qui a conduit la Fédération à se séparer de son sélectionneur Hansi Flick en septembre, remplacé par Julian Nagelsmann), la presse allemande se veut confiante. Bild se réjouit d’un tirage «chanceux». «Dans ce groupe, la qualification est plus une obligation qu’un objectif», écrit pour sa part Oliver Hartmann, rédacteur en chef du magazine Kicker.
L’Écosse et la Hongrie y croient
L’optimisme est également de mise en Écosse, à un degré certes moindre. Si les médias locaux s’attardent sur le match d’ouverture contre l’Allemagne - l’adversaire le plus redouté - le 14 juin à Munich, ils ne vouent aucune crainte à la Hongrie et la Suisse, dont les difficultés ont été aperçues. «Même si la Suisse est généralement très compétitive dans les grands tournois, l’Écosse ressent qu’elle a une chance d’imiter le moment magique de McCoist à l'Euro 96», indique le journal Daily Record, en référence au succès écossais acquis il y a 27 ans en phase de poule contre la bande à Stéphane Chapuisat, Ciriaco Sforza, Stéphane Henchoz et Alain Geiger. «L’Écosse peut entrer dans ce groupe sans peur», affirme l’ancien international anglais Chris Sutton, reconverti consultant pour Daily Record.
En Hongrie aussi, les 8es de finale sont en ligne de mire. Le quotidien Nemzeti Sport relaie le mot d’ordre énoncé par le président de la Fédération hongroise de football, Sandor Csanyi: «Nous devons nous fixer l’objectif minimum de sortir du groupe». Tombés dans une poule hors de portée en 2021 (France, Allemagne, Portugal), les Magyars se sentent en mesure de réitérer leur parcours de 2016, lorsqu’ils s’étaient hissés en 8es de finale, motivés par la sensation que la Nati est abordable. «Je ne suis probablement pas prétentieux en affirmant que nous pouvons être compétitifs face à l’Écosse et à la Suisse, a réagi le sélectionneur Marco Rossi. [...] Nous sommes derrière l'Allemagne et au même niveau que les autres.» Même son de cloche du côté du latéral droit Attila Fiola: «La Suisse n’a besoin d’être présentée à personne, c’est une équipe nationale très forte, a réagi le latéral droit. [...] Nous avons une équipe unie, forte et bonne, nous n'avons aucune raison de craindre qui que ce soit! Nous avons déjà montré que nous pouvons rivaliser avec les meilleures équipes.»
La Suisse peut s’attendre à rencontrer des rivaux respectueux de ses succès récents mais tout aussi ambitieux et prêts à l’enfoncer. À elle de répondre présent pour faire respecter sa stature.