Succession SommarugaUn socialiste se lance dans la course au Conseil fédéral, contre l’avis de son parti
Le Zurichois Daniel Jositsch défie le PS qui voulait un ticket 100% féminin pour la succession de Simonetta Sommaruga. C’est le premier candidat déclaré.
- par
- Christine Talos
Il l’avait annoncé, il l’a fait: le sénateur socialiste zurichois Daniel Jositsch se lance dans la course à la succession de Simonetta Sommaruga. Il a fait savoir sa candidature ce mardi à 13h. Il va ainsi à l’encontre du Parti socialiste qui souhaitait lui un ticket à deux noms, 100% féminin. Il est aussi le premier candidat à sortir du bois officiellement. Jusqu'ici, les politiciennes pressenties ont indiqué réfléchir.
Le Zurichois, âgé de 57 ans, estime que les deux sexes doivent pouvoir se présenter sur le ticket socialiste à ce stade. «Exclure les hommes d’emblée ne correspond pas à une véritable politique d’égalité», critique-t-il. Il affirme ne pas vouloir nuire à parti, ni même se brouiller avec lui, mais il refuse simplement d’être «discriminé». Des élus alémaniques l’ont appuyé estimant qu’il était incohérent d’exclure tous les hommes dès le début de la course au gouvernement.
Daniel Jositsch, professeur de droit pénal, souligne qu’il est fâché de la décision de la direction du PS de présenter un double ticket féminin avant que les envies de chacun de devenir conseiller fédéral soient claires. Pour lui, une véritable politique d’égalité aurait été que le PS ouvre la candidature à tout le monde et que le groupe parlementaire opte ensuite pour deux femmes.
«Il s’agit de résoudre la question féminine»
Le Zurichois sait qu’il n’a que peu de chances d’être élu. «Il est clair que la direction du parti ne veut pas de moi. Mais ce n’est pas une question personnelle. Il ne s’agit pas d’empêcher Jositsch. Il s’agit de résoudre la question féminine», affirme-t-il. Il se dit aussi gêné par le terme de «candidature sauvage» pour sa démarche. La seule chose importante à ses yeux est que les hommes puissent accéder à ce ticket. Si le groupe parlementaire ne veut pas de lui, il l’acceptera et se retirera de la course, affirme-t-il.
Interrogé sur la position du PS zurichois, le conseiller aux États a affirmé que sa direction n’avait pas encore tranché si elle allait soutenir sa candidature. «C’est un peu spécial de se retrouver ici sans représentant d’un parti cantonal, mais d’une certaine manière, cela correspond à la situation», a-t-il reconnu. Daniel Jositsch a toutefois affirmé (en français) qu’il avait des partisans au sein du parti.