FootballDepuis 14 matches, Winterthour est meilleur qu’YB et Servette
Déjouant tous les pronostics, le club zurichois n’en finit pas de surprendre. Quel est son secret? On en parle avec Thibault Corbaz, milieu de terrain de la Schützenwiese.
- par
- Nicolas Jacquier
A bien des égards, le très étonnant FC Winterthour s’impose déjà comme la révélation de la saison 2023-2024 en Super League. Au rythme qui est le sien depuis la reprise, le club zurichois est d’ailleurs bien parti pour participer au tour final pour le titre en décrochant l’un des derniers tickets encore en jeu. Cela pourrait être déjà le cas si les joueurs de Patrick Rahmen l’emportaient ce dimanche à la Pontaise contre le SLO.
Une seule défaite en 14 matches
A considérer son parcours et parce qu’il semblait parfois tourner en surégime, on a souvent pu penser que Winterthour finirait bien par caler et rentrer dans le rang. Or les Zurichois de la Schützenwiese, loin de baisser de rythme de croisière, sont toujours là, surfant désormais sur une série positive de 14 matches/27 points - soit 7 victoires et 6 nuls contre une seule défaite concédée à domicile contre Bâle le 30 janvier (1-3). A éplucher les statistiques depuis la mi-décembre, soit avant même la 18e journée, on s’aperçoit qu’ils font ainsi mieux qu’YB et Servette (24 points chacun) - seul Lugano faisant encore mieux avec 28 points engrangés durant ce même laps de temps.
Lugano mène le bal devant les Lions zurichois
L’extraordinaire saison de Winterthour est encore complétée par sa qualification pour la demi-finale de la Coupe qui le verra recevoir Servette le 28 avril sur sa pelouse fétiche.
Quel est donc donc le secret de ces autres Lions zurichois? «Winterthour est avant tout un club humble, répond Thibault Corbaz. C’est ce qui fait notre force. On vit bien ensemble, il n’y a pas de prises de tête et… je crois que cela se voit sur le terrain!»
S’il a perdu cette saison sa place de titulaire, l’ancien milieu de terrain de la Maladière – 142 matches avec Xamax entre 2016 et 2021 – n’en connaît pas moins Winterthour de l’intérieur. Il est donc idéalement placé pour en parler. «Soyons francs, en début de saison, personne, à commencer sans doute pas nous-mêmes, ne pensait être à la place qui est la nôtre aujourd’hui. C’est vrai, on parle beaucoup de notre état d’esprit, de notre grinta... Mais il y a aussi des qualités de jeu. Sans celles-ci et ce que l’on montre avec le ballon, cela n’aurait sans doute jamais duré…»
Un stade particulier
Winterthour sait aussi tirer profit de son stade si particulier et de l’athmosphère spéciale qui s’en dégage. «Personne n’aime venir jouer chez nous, on a su en tirer une force», reconnaît le No 14 de la Schützenwiese.
Si les joueurs restent concentrés sur leur rendez-vous dominical contre le SLO (coup d’envoi 16h30 à la Pontaise), la demi-finale de Coupe contre Servette occupe déjà bien des esprits parmi leurs fans. «On se dit qu’il reste deux matches pour aller au bout. Servette, on connaît bien. Mais eux aussi ont appris à nous connaître!»
En fin de contrat
S’il a dorénavant perdu avec Patrick Rahmen le statut qu’il possédait avec Bruno Berner, le précédent coach, parti s’asseoir sur le banc de GC l’été dernier avant d’en être éjecté en début de semaine, le Vaudois, le plus souvent cantonné au rôle de remplaçant (351 de temps de jeu depuis le coup d’envoi du championnat), ne s’en formalise pas. Ou pas trop… «Ma saison n’est peut-être pas top mais c’est la loi du foot, concède-t-il. Le nouveau coach a fait des choix et je dois les accepter. La seule chose que je peux faire, c’est de continuer à donner mon maximum.»
En fin de contrat à la fin juin, où Thibault Corbaz rebondira-t-il? La question n’est pas encore d’actualité. «La suite? Ce n’est pas le moment d’y penser. Je ne veux pas me prendre la tête avec cela.»
En attendant, Winterthour, cette très belle petite équipe, n’a peut-être pas fini de bousculer la hiérarchie en damnant le pion aux puissants.