1er août à LausanneAlain Berset: «Les adversaires ne sont pas des ennemis»
Pour son dernier discours patriotique à Lausanne, en tant que conseiller fédéral, le Fribourgeois a alterné plaisanteries et engagements.
- par
- Eric Felley
Pour son dernier discours du 1er août en tant que conseiller fédéral, l’actuel président de la Confédération, Alain Berset, était à Lausanne mardi soir par un temps plutôt maussade. La balade sur le lac et les feux ont dû finalement être annulés à cause de la météo, mais cela n’a pas entamé l’humeur plaisante du Fribourgeois, qui aime l’art oratoire patriotique: «J’ai prononcé 21 discours au cours des onze dernières années, a-t-il rappelé. J’y ajoute aujourd’hui les 22e, 23e et 24e à Aegerten, Domdidier et Lausanne. Au total, j’ai passé un mois complet de travail à fêter le 1er août. N’est-ce pas fantastique?»
«Ne pas perdre courage»
Cependant, l’époque que nous traversons n’est pas si fantastique. Il a relevé que «l’état d’esprit actuel est plutôt marqué par l’incertitude». La guerre en Ukraine et la menace qu’elle fait peser sur la paix en Europe en est une des raisons. «À cela s’ajoutent d’autres crises, a-t-il poursuivi: la crise climatique, la hausse des prix, l’augmentation des coûts de la santé ou l’accroissement des inégalités dans de nombreux pays. Face à ces nombreuses crises, nous devons veiller à ne pas perdre courage».
Pour répondre à cette morosité, le président a plaidé pour des engagements en faveur d’une Suisse ouverte et entreprenante: «Qui réinvente le service public pour l’ère numérique, une tâche qui s’apparente à la construction des chemins de fer aux débuts de l’État fédéral».
Enfin, il a insisté sur «notre plus grande force» : «Un débat ouvert, démocratique et respectueux, auquel tout le monde peut participer. Une culture politique, dans laquelle les adversaires ne sont pas des ennemis, mais des citoyennes et des citoyens qui, certes, peuvent voir les choses différemment, mais qui s’engagent pour les mêmes buts: une Suisse prospère, équitable et porteuse d’avenir».