Coronavirus: les vaccins bivalents sont efficaces, modérément

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CoronavirusLes vaccins bivalents sont efficaces, modérément

Les nouveaux produits censés lutter contre Omicron offrent 48% de chances de ne pas avoir de symptômes. C’est mieux que rien et ils restent conseillés.

Michel Pralong
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Michel Pralong
Les vaccins bivalents ont été créés pour résister aux anciennes formes du virus et aux variants d’Omicron.

Les vaccins bivalents ont été créés pour résister aux anciennes formes du virus et aux variants d’Omicron.

AFP

Les premiers vaccins de Moderna et Pfizer développés en 2020 contre le coronavirus montraient une efficacité de 95% contre le risque d’avoir des symptômes. Avec l’apparition d’Omicron, leur efficacité a chuté à 36% en 2021. C’est pour cela qu’ont été développés des vaccins bivalents, mieux adaptés à ces nouveaux variants. Mais comme ils sont relativement récents, leur efficacité n’était pas encore avérée. Aux États-Unis, le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) a publié mercredi 25 janvier un rapport donnant une bonne idée de leur protection.

Ces données concernent surtout la sous-lignée de variants XBB, descendant d’Omicron BA.2, qui devient prédominante aux États-Unis. En Europe, et plus particulièrement en Suisse, ces variants sont encore très rares, ne figurant pas dans le tableau de l’OFSP où BQ.1 est devenu prédominant depuis novembre dernier. Mais toutes les contaminations en Suisses sont le fait aujourd’hui de descendants d’Omicron.

À la mi-janvier, aux États-Unis, la souche la plus répandue (49% des cas) est le sous-variant XBB.1.5. BA.5, qui était encore largement dominant en octobre dernier, a quasi disparu. Mais les résultats d’efficacité du vaccin ont également été mesurés pour lui.

Comparaison avec les précédents vaccins

Ce qui a ici été étudié, c’est l’efficacité supplémentaire fournie par les nouveaux vaccins ambivalents chez les personnes déjà vaccinées avec les précédents. Un rappel bivalent effectué chez une personne de 18 à 49 ans qui a reçu 2,3, ou 4 doses vaccinales auparavant offre 52% de chances en plus (par rapport à quelqu’un qui n’a pas eu ce rappel) de ne pas avoir des symptômes si l’on est infecté par BA.5. Ce chiffre baisse 48% si l’on est infecté par XBB/XBB.1.5.

Pour les autres classes d’âge, le vaccin bivalent offre une protection de 43% chez les 50 à 64 ans et de 37% chez les plus de 65 ans contre BA.5. Pour les variants XBB/XBB.1.5, c’est 40% de protection contre les symptômes chez les 50 à 64 ans et 43% chez les plus de 65 ans. Les preuves d’un déclin de l’efficacité du vaccin 2 à 3 mois après avoir reçu une dose bivalente sont minimes.

Des résultats «assez rassurants»

Pour le Dr Brendan Jackson, responsable du Covid au CDC, même si l’efficacité est loin d’être absolue, «ces résultats sont assez rassurants. Ces vaccins mis à jour protègent les gens contre les derniers variants du Covid», dit-il, cité par NBC. En conclusion de leur étude, les chercheurs recommandent donc «de rester à jour avec les vaccins recommandés, y compris recevoir une dose de rappel bivalente lorsque les personnes sont éligibles».

Moins de risque de décès

D’autant plus que, selon Brendan Jackson, d’autres nouvelles données montrent que le vaccin bivalent a réduit le risque de décès dû au Covid de plus de deux fois par rapport aux personnes vaccinées qui n’avaient pas reçu cette injection et de près de 13 fois par rapport aux personnes non vaccinées.

Fin décembre, une autre étude avait été publiée montrant l’efficacité du vaccin bivalent pour prévenir les hospitalisations ou les visites aux urgences. Ces données concernaient neuf États américains, entre septembre et novembre 2022 et se rapportaient uniquement à BA.5, dominant à l’époque. Les personnes qui avaient reçu un vaccin bivalent (après 2, 3 ou 4 doses monovalentes) avaient 56% de chance en plus de ne pas devoir se rendre aux urgences par rapport aux personnes non vaccinées, 50% par rapport aux vaccinés monovalents qui ont reçu leur dernière dose plus de 11 mois plus tôt et 31% si cette dose monovalente a été administrée 2 à 4 mois plus tôt.

De même, le vaccin ambivalent réduit de 57% le risque d’être hospitalisé par rapport à un non vacciné, de 45% par rapport à quelqu’un qui a reçu son dernier vaccin monovalent il y a plus de 11 mois et de 38% si c’était il y a 5 à 7 mois.

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