GazaAntony Blinken prône des pauses humanitaires, sans cessez-le-feu
En visite en Jordanie, le secrétaire d’État américain a estimé qu’un cessez-le-feu ne ferait que garder le Hamas en place. Dans le même temps, il a appelé Israël à «protéger les civils palestiniens».
Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, a répété, samedi, que les États-Unis soutenaient des «pauses humanitaires» dans le conflit entre Israël et le Hamas, mais a rejeté les appels à un «cessez-le-feu» réclamé par les pays arabes. «Les États-Unis estiment que tous ces efforts seront facilités par ces pauses humanitaires», a déclaré le secrétaire d’État américain lors d’une conférence de presse à Amman, en Jordanie, en parlant des efforts pour épargner les civils palestiniens et accélérer l’envoi d’aide dans la bande de Gaza.
Il s’exprimait aux côtés de ses homologues égyptien et jordanien, à l’issue d’une réunion ministérielle avec cinq pays arabes. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a appelé «à mettre fin à la guerre» à Gaza, parlant de «crimes de guerre» d’Israël. «On n’accepte pas la notion d’autodéfense», a-t-il dit, tandis que son homologue égyptien, Sameh Choukri, exigeait un «cessez-le-feu immédiat et sans conditions».
Divergences d’opinion
Antony Blinken a redit que les États-Unis considéraient qu’un tel cessez-le-feu ne ferait que «garder le Hamas en place», exposant au grand jour les perceptions divergentes du conflit entre les États-Unis et Israël d’un côté, des pays arabes de l’autre.
Lors d’un déplacement en Israël, vendredi, Antony Blinken s’était vu opposer une fin de non-recevoir sur les pauses humanitaires, mais a promis de persévérer à ce sujet. «Israël doit prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils palestiniens», a-t-il encore dit, tout en réaffirmant qu’Israël avait le droit et l’obligation de se défendre après l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien, le 7 octobre.
Depuis cette date, au moins 1400 personnes sont mortes, selon les autorités israéliennes, en majorité des civils tués le jour même de l’attaque d’une ampleur sans précédent perpétrée par le Hamas.
En représailles, Israël a déclaré une guerre pour «anéantir» le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste. Ces frappes ont tué près de 9500 personnes, dont 3900 enfants, selon un dernier bilan du Hamas.