TennisRoger Federer se dit «plus léger» et «soulagé» loin du tennis
Le Bâlois a rejoué à Tokyo, à l’occasion d’une grande exhibition organisée par son sponsor. Il y a confié son plaisir d’être à la retraite.
- par
- Mathieu Aeschmann
Loin du Pala Alpitour et des demi-finales du Masters, Roger Federer a ressorti ses raquettes du sac samedi à Tokyo. Le retraité le plus célèbre de la planète tennis avait répondu positivement à l’invitation de son sponsor Uniqlo, lequel organisait son «Life Wear Day» à l’Ariake Coliseum, stade où Belinda Bencic est devenue championne olympique l’année dernière.
Au programme: séance d’entraînement collective avec des enfants, spectacle son et lumière et exhibition en compagnie des stars japonaises Kei Nishikori et Shingo Kunieda ainsi que l’Écossais Gordon Reid, No 1 mondial en fauteuil en 2016. Le tout dans une ambiance aussi respectueuse que festive. «Cela ne te dérange pas trop de jouer avec une Rolex au poignet?» lui lança quand même un Nishikori soudain taquin. «C’est mon nouveau look de retraité», répondait le Bâlois, muni comme ses camarades d’un «micro embarqué».
Or, l’intérêt d’une telle manifestation, vu de Suisse, se cachait justement dans ce qu’elle pouvait dévoiler de la nouvelle vie de Roger Federer. Deux mois après ses adieux londoniens, «RF» est-il un retraité heureux? «Quand tu es joueur de tennis, tu penses toujours à ton prochain entraînement, ton prochain voyage, ton prochain match. Ces pensées sont tout le temps avec toi, a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse. Et franchement, je crois que je ne m’étais pas rendu compte de la place que cela prenait dans mon esprit.»
Plus conseiller que coach
Et Roger Federer de continuer. «C’est au moment où tu arrêtes que tu réalises la quantité de stress qui s’en va. Prenez l’exemple du contrôle antidopage: il fallait donner une heure par jour de disponibilité. C’est toujours présent dans ta tête. Et quand tout ceci se termine, tu te sens d’un coup vraiment plus léger, comme soulagé de pouvoir enfin vivre normalement, après 25 ans.»
Au fil de la discussion, Roger Federer lâchera qu’il ne se «voit pas coacher actuellement». «Il ne faut jamais dire jamais. Stefan Edberg avait dit jamais jusqu’à ce qu’il reçoive mon coup de fil. Mais avec les quatre enfants qui vont à l’école, je ne me vois pas le faire. Mais si un junior suisse a besoin de soutien ou d’un conseil, je serais ravi de l’aider.» L’invitation est lancée. À voir qui aura le courage de frapper à la porte du «Maître» pour quelques gammes.