IndeBiparjoy laisse deux morts, des blessés et des destructions dans son sillage
Moins puissant que prévu, le cyclone a atteint la côte indienne, jeudi soir, avec des vents atteignant 125 km/h. Il a notamment entraîné la noyade de deux hommes dans l’État du Gurajat.
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Le passage de Biparjoy a entraîné une montée des eaux qui ont inondé des villages, comme ici Mokhada, dans l’État du Gujarat.
REUTERSDeux hommes ont péri noyés et des centaines d’arbres et de poteaux électriques ont été déracinés par le cyclone Biparjoy qui s’est affaibli vendredi, en se déplaçant vers le Pakistan, après avoir frappé la côte indienne.
Moins puissante que prévu, la «très forte tempête cyclonique» a franchi la côte près du port de Jakhau (ouest) jeudi soir et a soufflé des vents soutenus atteignant 125 km/h, avant de commencer à perdre de sa puissance, quelques heures plus tard. Les prévisionnistes indiens s’attendent à ce qu’elle se calme et devienne une dépression modérée d’ici à vendredi soir.
Deux hommes dans la région de Bhavnagar se sont noyés jeudi soir, après avoir été emportés par les eaux, selon le gouvernement de l’État du Gujarat, dans l’ouest de l’Inde. Auparavant, le directeur des secours, C.C. Patel, avait fait état de 23 blessés dans cet État.
Des centaines de poteaux électriques ont été arrachés le long de la côte, entraînant des coupures de courant dans la majeure partie de la région, a précisé un porte-parole du gouvernement du Gujarat. Plusieurs centaines d’arbres ont également été déracinés et les équipes d’urgence ont du mal à accéder aux villages, en raison des débris sur les routes.
«Les arbres tombent, tout s’effondre»
«Je n’ai jamais rien vu de tel auparavant», a déclaré Mukesh Pattni, 22 ans, depuis le magasin en béton où il s’est réfugié avec dix autres membres de sa famille. «Je n’ai rien mangé depuis hier. Les arbres tombent, tout s’effondre.» Près de 500 maisons ont été partiellement endommagées après le passage du cyclone, a déclaré le commissaire aux secours de l’État, Alok Pandey.
Plus de 100’000 habitants de cet État avaient quitté les zones côtières pour s’abriter à l’intérieur des terres, selon les autorités. Au Pakistan, la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman, a annoncé que 82’000 personnes avaient été évacuées des zones côtières du sud-est que devait traverser Biparjoy – «désastre» en bengali – selon les prévisions.
Le Pakistan a été largement épargné, selon les autorités
Vendredi matin, Sherry Rehman a indiqué dans un message sur Twitter que son pays avait été «largement épargné par la tempête au sommet de sa force». Des précipitations de plus de 30 cm sont toutefois prévues pour certaines zones côtières du Pakistan, vendredi et samedi, accompagnées d’ondes de tempête pouvant atteindre 2,5 mètres.
Les magasins ont fermé tôt, jeudi soir, dans la ville pakistanaise de Badin et les rues habituellement animées se sont vidées à la tombée de la nuit. «Tout le monde est extrêmement effrayé», a déclaré vendredi Iqbal Mallah, un fonctionnaire de 30 ans.
Le réchauffement de la mer d’Oman renforce les cyclones
Les cyclones sont fréquents dans cette région de l’océan Indien, où vivent des dizaines de millions de personnes. Mais les scientifiques expliquent que ces phénomènes gagnent en puissance en raison du réchauffement climatique. «Le réchauffement rapide de la mer d’Oman, associé au réchauffement climatique, a tendance à augmenter le flux de chaleur de l’océan vers l’atmosphère et à favoriser des cyclones plus intenses», explique Roxy Mathew Koll, climatologue à l’Institut indien de météorologie tropicale.