Donald Trump devant la justiceL’ex-président aurait tenté d’inverser les résultats de 2020
Donald Trump est convoqué pour répondre d’accusations liées à des manœuvres «criminelles» tentées à l’encontre des résultats de l’élection présidentielle de 2020.
L’ancien président américain Donald Trump, en campagne pour reconquérir la Maison-Blanche, est convoqué jeudi, devant un tribunal fédéral, à Washington, pour répondre d’accusations liées à des manœuvres «criminelles» pour inverser les résultats de l’élection de 2020. Quelques heures avant cette nouvelle comparution pénale historique, le républicain a reproché à son rival démocrate, Joe Biden, d’être aux commandes derrière ces nouvelles poursuites judiciaires.
«Les démocrates ne veulent pas faire campagne face à moi, sinon ils n’auraient pas recours à cette instrumentalisation sans précédent de la justice», a écrit M. Trump, sur sa plateforme Truth Social.
Alors qu’il était président
L’acte d’accusation de 45 pages publié mardi, qui fait notamment état d’un «projet criminel», lui reproche d’avoir sapé les fondements de la démocratie américaine en tentant d’altérer le processus de comptabilisation des résultats du vote de plus de 150 millions d’Américains, des inculpations inédites et d’autant plus graves qu’il était alors président en exercice. A contrario, les deux précédentes poursuites pénales engagées contre lui cette année, pour des fraudes comptables liées à l’achat du silence d’une actrice de films X, et pour avoir compromis la sécurité nationale par sa désinvolture dans le traitement de documents classifiés, portent respectivement sur la période précédant et suivant son mandat.
Le tribunal où l’ensemble des charges retenues lui seront signifiées se trouve à proximité du Capitole, le siège du Congrès américain, pris d’assaut par des centaines de ses partisans chauffés à blanc pour y empêcher la certification de la victoire de son adversaire Joe Biden, le 6 janvier 2021. Cet assaut a été «encouragé par les mensonges» sur de supposées fraudes électorales en faveur de Joe Biden, proférées pendant des mois par le prévenu, a déclaré, après la publication de l’acte d’accusation, le procureur spécial Jack Smith, qui a supervisé l’enquête.
Plus de 24 heures avant le début de l’audience, les caméras et les camions satellite des médias nationaux et internationaux étaient déjà déployés sur la place devant le tribunal, devant les objectifs et sous l’œil curieux des passants et des touristes. A l’aube, une petite centaine de journalistes faisaient la queue pour pénétrer dans le tribunal tandis que des barrières de sécurité étaient dressées autour du bâtiment, ainsi qu’autour du Capitole, à quelques encablures de là.
«Jamais reçu autant de soutien»
Le procureur a déclaré mardi vouloir «un procès sans délai» dans cette affaire. Il est donc possible qu’il se tienne en pleine campagne pour l’élection présidentielle de 2024. Donald Trump, 77 ans, reste le grand favori des primaires pour le parti républicain. Le numéro 2, le gouverneur de Floride Ron DeSantis, enchaîne les faux pas depuis le début de sa campagne. Selon un sondage New York Times/Siena College publié lundi, l’ex-président le dépasse désormais de 37 points.
Les conséquences de cette inculpation sur sa candidature restent à déterminer. Mais à chacun de ses nouveaux tracas judiciaires, l’ex-président crie à «l’instrumentalisation politique» de la justice pour l’empêcher de se présenter en 2024, et persiste à clamer sans aucune preuve que l'élection de 2020 lui a été «volée». Il s’est montré combatif au lendemain de son inculpation, assurant mercredi n’avoir «jamais reçu autant de soutien», dans une publication en lettres capitales sur Truth Social. Selon lui, ces poursuites à son encontre ont «révélé au monde la corruption, le scandale et les défaillances qui ont eu lieu aux Etats-Unis, ces trois dernières années», sous son successeur. Malgré les poursuites qui s’accumulent, il conserve la loyauté d’une bonne partie du parti républicain.