France – Le mari d’une Afghane tuée en pleine rue comparaît

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FranceLe mari d’une Afghane tuée en pleine rue comparaît

En 2018, une jeune femme avait été tuée par son mari, alors qu’elle regagnait son appartement protégé, à Besançon (F). L’agresseur était devant la justice, mercredi.

La justice française va juger un féminicide survenu à Besançon.

La justice française va juger un féminicide survenu à Besançon.

AFP/Photo d’archives

Le procès d’un Afghan accusé d’avoir mortellement poignardé sa femme en pleine rue à Besançon en 2018, alors qu’elle regagnait le logement prêté par une association de lutte contre les violences faites aux femmes, s’est ouvert mercredi devant la Cour d’assises du Doubs. Ce meurtre en pleine rue avait provoqué une vive émotion en France en octobre 2018.

Cheveux gris coupés courts, Rashid A., 41 ans, est apparu mercredi tête baissée dans le box des accusés. Les yeux rivés au sol, il a évité le regard de ses deux fils, âgés de 12 et 15 ans, assis sur le banc des parties civiles aux côtés de leurs oncle et tante.

Le prévenu, jugé pour assassinat, risque la perpétuité. Il reconnaît les faits mais reste vague sur ses motivations. Le verdict de la Cour d’assises du Doubs est attendu vendredi.

Frappée à une vingtaine de reprises

Le 30 octobre 2018, Razia A., 34 ans, rentrait dans le logement mis à sa disposition par l’association Solidarité femmes à Besançon, lorsqu’un homme l’a attaquée. Elle a été violemment frappée, à une vingtaine de reprises, avec une arme blanche, notamment au niveau du cou et de la tête, selon les résultats de l’autopsie. La jeune Afghane est décédée d’une hémorragie massive.

D’après les images de vidéosurveillance de la ville, Rashid A. s’était caché et avait suivi sa femme, alors qu’elle venait de descendre du tramway pour rejoindre l’appartement où elle logeait avec ses enfants. Très vite soupçonné d’être l’auteur du crime et sous le coup d’un mandat d’arrêt international, Rashid A. avait été interpellé trois jours après à l’aéroport d’Athènes, avant d’être extradé vers la France.

Elle avait demandé le divorce

Le mari était arrivé en France, à Marseille, en 2014. Son épouse Razia l’avait rejoint en 2017 avec leurs enfants. Elle avait déposé sept plaintes contre son mari, à Marseille et à Besançon, pour violences volontaires sur conjoint, violences aggravées et menaces de mort réitérées. Elle avait fui et il la harcelait.

Après avoir demandé le divorce, elle avait obtenu en juillet 2018 une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, interdisant à son mari de l’approcher.

En 2020, 90 féminicides ont été officiellement recensés en France, contre 146 l’année précédente. En 2018, 121 femmes avaient été tuées lors de violences conjugales, selon les chiffres du Ministère de l’intérieur.

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(AFP)

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