SantéUn système numérisé pour échanger nos données médicales
Le Conseil fédéral a adopté un programme de transformation numérique du système de santé. But: améliorer son efficience, la qualité des traitements et la sécurité des patients. Ceci d’ici à 2034.
- par
- Christine Talos
Le système de santé suisse est bon mais il accuse du retard en matière de numérisation. Raison pour laquelle, le Conseil fédéral a décidé d’investir 400 millions de francs sur 10 ans pour créer une vaste infrastructure informatique. Celle-ci permettra de mieux échanger les données médicales entre les prestataires de santé, tels que les médecins, hôpitaux, pharmaciens, assureurs ou autorités, dans le but de rendre le système plus efficace.
Il faut dire que c’est là où le bât blesse aujourd’hui. En effet, quand un patient va chez le médecin ou à l’hôpital, ses données sont déjà entrées dans un système informatique.
Mauvais transit
Mais souvent elles transitent mal voire pas du tout d’un prestataire de soins à l’autre. «Il arrive ainsi qu’une même indication doive être saisie plusieurs fois, que des tests et des analyses soient refaits et que les informations ne puissent pas être réutilisées», explique Berne dans un communiqué. Qui pointe un manque de standardisation dans la saisie des données.
Le Conseil fédéral veut donc créer un «Espace suisse des données de santé», afin d’améliorer la qualité des traitements, l’efficience, la transparence et la sécurité des patients. Dans cette infrastructure, tous les acteurs auront accès à des services de base communs, comme des registres, des interfaces ou des applications qui permettront un échange de données sécurisé.
Échanges en continu
Des données qui devront aussi pouvoir être utilisées par les chercheurs, précise Berne qui cite en exemple le monitorage du cancer.
«DigiSanté» (c’est le doux nom du programme) devra prendre en compte la structure fédérale du système de santé suisse. «La Confédération n’intervient que lorsqu’une base nationale est nécessaire et ne peut être mise en place par les cantons ou des prestataires privés», précise Berne. «Ses nombreux acteurs pourront développer, acquérir et exploiter efficacement leurs propres services. Il se formera ainsi un réseau de systèmes informatiques pouvant échanger leurs informations en continu», explique encore le gouvernement.
Résistant aux cyberattaques
Qui dit numérisation, dit risque de cyberattaques et donc vol de données ultrasensibles. La Confédération en est consciente mais elle assure que la protection des données est le fondement du programme et que celui-ci résistera aux assauts des pirates.
En plus du dossier électronique du patient
Pour rappel, Berne tente toujours de pousser le dossier électronique du patient (DEP). Introduit depuis 2021, il peine à prendre son envol. À peine 20’000 personnes disposent aujourd’hui d’un tel dossier en Suisse. L’été dernier, le Conseil fédéral a donné un coup d’accélérateur au projet. Les hôpitaux et les EMS sont déjà tenus d’utiliser le DEP. À l’avenir, il devra être imposé à tous les professionnels de la santé, notamment dans le domaine des soins ambulatoires. Il devra notamment inclure les médecins, les pharmaciens, les physiothérapeutes et les chiropraticiens.