Violences: Le cessez-le-feu n’est pas respecté en Colombie

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ViolencesLe cessez-le-feu n’est pas respecté en Colombie

Le gouvernement colombien dénonce l’absence du respect du cessez-le-feu de la part de la guérilla de l’ELN et la dissidence des FARC.

Une vague de violence touche l’ouest de la Colombie.

Une vague de violence touche l’ouest de la Colombie.

AFP

La guérilla de l’ELN et la dissidence des FARC ne respectent pas les cessez-le-feu négociés dans le cadre des pourparlers de paix en cours en Colombie, ont estimé mardi le négociateur gouvernemental et l’Église catholique, dénonçant une vague de violence dans l’ouest du pays.

Ces deux acteurs majeurs des négociations de paix actuelles ont dénoncé la «déloyauté» des opérations en cours de ces deux groupes sur la côte Pacifique, qui obligent des milliers de paysans à rester cloîtrés chez eux.

Après cette salve de critiques, le «Front de guerre occidental» de l’ELN (Armée de libération nationale, guévariste), a annoncé mardi soir la levée de l’interdiction aux populations de se déplacer dans des zones sous son contrôle dans le département du Choco, majoritairement afro-colombien, prétendument pour leur propre sécurité et «intégrité».

«Manque de loyauté»

«Nous remercions toutes les personnes qui ont répondu à l’appel et il n’y a pas eu d’incidents», a indiqué l’ELN sur le réseau X. Malgré le cessez-le-feu bilatéral en vigueur depuis le mois d’août avec le gouvernement, le groupe avait justifié vendredi son action en évoquant la présence de «paramilitaires alliés à la force publique».

Plus tôt, l’évêque d’Istmina (Choco), Mario de Jesus Alvarez, avait déploré sur une radio locale «un manque de loyauté envers les accords du sixième cycle de négociations à La Havane», au cours duquel la trêve a été prolongée jusqu’au mois d’août.

«On ne sait plus que faire dans notre rôle d’accompagnement (des négociations), parce qu’on sent vraiment qu’on se moque de nous», a estimé le prélat, inquiet du climat de «grande anxiété et d’angoisse» parmi les populations.

Doute

Le Commissaire à la paix, Otty Patiño, en charge pour le gouvernement des pourparlers, a lui mis en doute la volonté de dialogue de l’ELN et de l’État-major central (EMC), principale dissidence des FARC (qui rejette l’accord de paix historique signé en 2016 avec cette guérilla marxiste) avec laquelle le gouvernement est en discussion depuis octobre.

Bien qu’une trêve ait été conclue jusqu’en juillet, l’EMC mène des actions armées dans le Cauca, le Valle del Cauca et le Nariño (sud-ouest). «Le cessez-le-feu n’est pas une autorisation pour commettre des crimes, et encore moins contre la population», a dénoncé Otty Patiño dans un communiqué.

«Activités illégales»

Élu en 2022 premier président de gauche de l’histoire du pays, Gustavo Petro tente de mettre en œuvre une ambitieuse politique de «paix totale» pour désarmer les groupes armés qui restent actifs dans les régions et mettre définitivement fin aux violences qui déchirent la Colombie depuis plus d’un demi-siècle.

Gustavo Petro a entamé des discussions avec les deux grandes factions des dissidents des FARC, avec l’ELN, avec des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants. Cette politique se heurte à de nombreuses embûches et est sévèrement critiquée par l’opposition, alors que ces groupes armés, liés au narcotrafic, ont multiplié leurs actions pour accroître leur influence territoriale.

La presse colombienne citait mardi matin un rapport des services de renseignement estimant que l’ELN a profité des négociations pour «gagner du temps» et «renforcer ses capacités militaires», alors que son «implication dans des activités illégales, telles que le trafic de drogue et l’extorsion, s’est accrue afin d’obtenir des fonds pour financer ses opérations».

(AFP)

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