Football: Dereck Kutesa: «L'équipe de Suisse? Si ça vient…»

Le sourire est encore plus éclatant que d'habitude. La talonnade décisive? La victoire 2-0 à Zurich samedi? La prestation pleine de Servette? Dereck Kutesa a bien des raisons d'être ravi. «Le plus beau moment de la semaine? La naissance de ma fille quand même», lâche l'ailier de 26 ans, devenu papa pour la première fois mardi.

Reste que tout est de nature à réjouir le Genevois. «Nous savions que Zurich avait enchaîné douze matchs sans défaite, déroule-t-il. Nous avons très bien exécuté les consignes du coach. Il fallait les mettre sous pression, et nous y sommes parvenus en marquant très vite.»

Sur cette action de la 4e minute, Dereck Kutesa a joué un grand rôle. Sans doute aidé un petit peu par la lourdeur de Mirlind Kryeziu, qu'il a pu surprendre dans le dos à quelques dizaines de centimètres de la ligne de fond, dans la surface du FCZ, le Servettien s'est fait l'auteur d'une superbe talonnade pour Chris Bedia, qui venait de lui mettre la balle. Le geste s'est transformé en passe décisive, grâce à la justesse face au but du meilleur buteur de Super League (7 buts).

«C'était instinctif, décrit Kutesa. Avec Chris, nous avons une connexion. Nous nous entendons très bien hors du terrain, et également dessus. Nous nous trouvons facilement. Je savais qu'il allait suivre. J'ai un peu de réussite, parce que la balle va exactement où je l'espérais, mais c'était ce que je voulais faire.» Une forme de classe.

Elle a d'ailleurs été saluée par Yves Débonnaire, consultant sur le plateau de la RTS. A la pause, l'ancien entraîneur ASF a estimé qu'on devrait penser à Kutesa en équipe de Suisse, de par son profil singulier et les inspirations qu'il peut avoir. L'avis de Kutesa? «C'est flatteur, répond-il un peu gêné. C'est toujours quelque chose auquel je pense, mais je ne me prends pas la tête avec ça. Si ça vient, tant mieux. Mais je ne focalise pas dessus.»

Avec quatre buts et deux passes depuis le début de saison, Dereck Kutesa aborde en tout cas de la meilleure des manières sa deuxième saison depuis son retour en Grenat l'été dernier. Et il peut rêver grand, en tout cas au niveau collectif.