Opacité du marché: Pour un concombre à 1,80 fr., les producteurs gagnent 2 centimes

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Opacité du marchéPour un concombre à 1,80 fr., les producteurs gagnent 2 centimes

La Fédération romande des consommateurs a mené une enquête sur les marges dans le commerce maraîcher en Suisse. Elle pointe les différences entre coûts et prix de vente.

Difficile de savoir si le prix des légumes dans les rayons des magasins est justifié par rapport aux coûts de production.

Difficile de savoir si le prix des légumes dans les rayons des magasins est justifié par rapport aux coûts de production.

20min/Simon Glauser

Payer plus pour un panier de fruits et légumes bios et locaux en grande surface ne va pas forcément récompenser les efforts des producteurs. Ce sont, en résumé, les conclusions d’une enquête publiée jeudi et menée pendant une année par la Fédération romande des consommateurs (FRC). «Le bilan est consternant», estiment les auteurs de l’étude. «Le premier et le dernier maillon de la chaîne – producteurs et clients – sont les grands perdants d’un marché où règnent opacité et loi du silence», poursuivent-ils.

Pour se faire une idée du fonctionnement d’une partie de la filière maraîchère en Suisse, la FRC a réussi à convaincre des producteurs de leur confier leurs coûts de production et leur prix de ventes, puis a comparé ces derniers avec les prix affichés dans les rayons de Coop et de Migros. Ainsi, la marge nette d’un producteur de concombre est par exemple passée de 13 centimes l’an dernier à 2 centimes cette année alors qu’il est vendu 1 fr. 80 en magasin selon la FRC, qui constate que les prix payés aux producteurs varient mais dans une mesure bien moindre que les prix à la consommation.

Légumes de saison plus chers

«Les marges ne peuvent être le résultat de la position dominante de la grande distribution sur le marché», affirme Jean Busché, responsable Économie à la FRC, cité dans un communiqué. «Elles doivent être calculées proportionnellement au travail fourni et aux risques encourus par chaque acteur.»

L’association de défense des consommateurs dit «revendiquer» des produits de saison à meilleur prix, «non gonflés par les marges des distributeurs». L’association encourage aussi la grande distribution à mettre fin à une «opacité délibérément entretenue» et estime que «dans les faits, son pouvoir est disproportionné».

«Opacité et loi du silence»

(Comm/jba)

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