Dans les coulisses de «Luzia», le show du Cirque du Soleil

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ReportageDans les coulisses de «Luzia», où le Cirque du Soleil fait tomber la pluie

Avant son arrivée à Genève en mai 2022, nous avons vu le dernier spectacle de la célèbre troupe.

Fabio Dell'Anna, Londres
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Fabio Dell'Anna, Londres

Il est 16 heures au Royal Albert Hall de Londres et plusieurs personnes répètent un numéro de mât chinois. Nous prenons place dans un fauteuil en velours rouge face à la scène. Le silence règne. Seuls les pas des athlètes atterrissant sur le sol retentissent dans ce théâtre de presque 5000 places. «De nouveaux artistes apprennent la performance», nous souffle Charlie Wagner, la responsable presse du Cirque du Soleil. Elle ajoute: «Les numéros évoluent au fil du temps. Bien que la base soit toujours la même, vous ne verrez pas le même show si vous avez assisté à une représentation il y a deux ans. Les gens changent. Les mouvements aussi. Même pour moi qui le regarde presque chaque soir, il y a toujours de la surprise.»

L’entraînement terminé, Mikaël Bruyère-L’Abbé descend de la scène pour nous rejoindre. Ce gymnaste québécois de 29 ans a commencé à travailler pour le Cirque du Soleil en 2015. «Cela a toujours été mon premier choix d’intégrer un endroit aussi prestigieux», nous dit-il. En plus des mâts chinois, le Montréalais montre son agilité à travers un numéro de hoop diving. «Nous sommes sur une espèce de tapis géant et sautons à travers des cerceaux empilés les uns sur les autres, détaille-t-il. Mais avec mon costume de colibri, ce n’est pas facile!»

46 artistes et 2000 costumes

Pourquoi ce déguisement d’oiseau? Car le show «Luzia», qui sera à la plaine de Plainpalais à Genève du 28 mai au 26 juin 2022, s’inspire de la culture mexicaine. Il promet un voyage à travers les décors, les numéros mais aussi les morceaux en espagnol. On compte d’ailleurs six musiciens et une chanteuse jouant chaque soir. Mikaël Bruyère-L’Abbé souligne qu’il prend quotidiennement une heure pour bien s’étirer afin d’éviter toute mauvaise surprise avec son corps. «Sauf les lundis! C’est notre jour de congé. On profite de la ville et on se repose un peu», sourit-il.

Au même moment, une musique house retentit du troisième étage: les artistes y ont aménagé leur salle de sport. Nous décidons d’y faire un tour. Là, nos yeux se tournent vers un contorsionniste qui nous donne mal au dos. Derrière lui, une jeune femme, se filmant pour les réseaux sociaux, jongle avec un ballon de foot. Au fond de la salle, trois Russes, aux muscles bien dessinés, font un cours de CrossFit. L’espace est presque plein. En tout, 110 personnes dont 46 artistes, font partie du spectacle. On entend parler espagnol, italien, français, anglais lorsque l’on se dirige au sous-sol pour voir les loges. Deux heures avant le show, on aperçoit les artistes se préparent déjà. «Chaque figurant peint son maquillage. Cela dure environ 90 minutes pour le faire parfaitement. Ils ont tous reçu des cours avant d’intégrer la troupe», raconte Charlie Wagner.

Tout le long du couloir, la garde-robe des artistes prend une place conséquente. On reconnaît un costume de papillon, mais aussi de lézard et de cactus. «Il y en a 1000. Nous en avons 1000 supplémentaires en cas de souci. Ils ont tous été créés à la main et sont réparés et lavés sur place par une équipe dédiée entièrement à cette tache.» Un travail colossal.

L’eau est l’invitée surprise

Le spectacle commence enfin. De l’éclat, de l’imagination, de l’humour, des numéros époustouflants où la magie du cirque s’impose naturellement, «Luzia» propose un véritable plongeon dans l’univers du Mexique. Que ce soit dans la ville, dans le désert ou même dans l’océan, chaque tableau rappelle ce pays haut en couleur et à la culture si chaleureuse.

Un soleil constant illumine la salle via un écran géant rond, mais les averses font aussi leurs apparitions. L’eau est l’invitée surprise de ce spectacle. À plusieurs reprises, les artistes se mouilleront pour donner un effet encore plus poétique à leurs acrobaties. En tout, 6000 litres sont utilisés pendant les deux heures de «Luzia». Ils tombent du plafond et coulent dans 93’000 petits trous à travers la scène pour finalement être réutilisés. Les accessoires et les habits sont adaptés pour éviter toutes chutes, et le résultat est épatant.

Visuellement, il se passe beaucoup de choses. Parfois trop, dans quelques scènes. Mais le show réussit à captiver jusqu’à la dernière minute. Les gymnastes ont gardé le meilleur pour la fin: un numéro de balançoires russes à donner le vertige. Il n’y a plus un son dans la salle. Plus une respiration. Le pari est réussi.

Le spectacle «Luiza» sera à Genève du 28 mai au 26 juin 2022 sur la plaine de Plainpalais.

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