Brésil - L’ONU alerte sur les risques de violence autour de la présidentielle

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BrésilL’ONU alerte sur les risques de violence autour de la présidentielle

L’ONU s’inquiète de la «violence politique» au Brésil et du risque d’escalade à six mois d’une élection présidentielle qui s’annonce très polarisée.

Le président du Brésil Jair Bolsonaro, à Rio de Janeiro, le 4 avril 2022.

Le président du Brésil Jair Bolsonaro, à Rio de Janeiro, le 4 avril 2022.

AFP

«La violence politique est en train de détruire la démocratie brésilienne», a déclaré vendredi un rapporteur spécial de l’ONU, montrant sa préoccupation à six mois d’une élection présidentielle qui s’annonce «très polarisée».

«Ma plus grande inquiétude, c’est qu’il y ait de la violence au cours du processus électoral et que certains remettent en cause la légitimité des résultats», a déclaré lors d’une conférence de presse Clément Nyaletsossi Voule, rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit de réunion pacifique. Ce juriste togolais, qui vient de terminer une visite officielle de 12 jours au Brésil, a annoncé qu’il rendrait lundi un rapport préliminaire.

Pour la présidentielle d’octobre, un duel de titans se profile entre le président d’extrême droite Jair Bolsonaro et l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Jair Bolsonaro a critiqué à maintes reprises le système d’urnes électroniques, le jugeant «frauduleux» sans apporter de preuve et faisant craindre qu’il ne reconnaisse pas le résultat de la présidentielle en cas de défaite.

«Pire qu’aux États-Unis»

Après l’invasion du Capitole à Washington en janvier 2021, Jair Bolsonaro avait averti que le Brésil aurait «un problème encore pire qu’aux États-Unis» s’il continuait d’utiliser ce système.

«Les discussions doivent être fondées sur des faits» pour éviter de «créer un climat d’insécurité» autour de l’élection, a déclaré le rapporteur de l’ONU, sans citer le nom de Jair Bolsonaro. Selon lui, l’État a pour mission d’éviter «toute discrimination, désinformation et discours de haine» lors du processus électoral.

Clément Nyaletsossi Voule a également évoqué l’assassinat de la conseillère municipale noire de Rio de Janeiro Marielle Franco, tuée par balles en 2018. Le tireur présumé a été arrêté, mais l’enquête n’a toujours pas permis d’identifier les commanditaires de ce crime. Cette affaire «doit être élucidée, pour garantir qu’un candidat noir puisse participer à des élections en toute sécurité», a estimé Clément Nyaletsossi Voule.

(AFP)

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