Antennes 5G: plus de 3000 autorisations en suspens

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TéléphonieAntennes 5G: plus de 3000 autorisations en suspens

Le Conseil national rejoint le Conseil des Etats dans sa politique de développement du réseau. Tout en maintenant les valeurs limites actuelles de rayonnement.

Eric Felley
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Eric Felley
8500 antennes avec de la 5G sont déjà en fonction en Suisse. Ici dans le canton de Saint-Gall.

8500 antennes avec de la 5G sont déjà en fonction en Suisse. Ici dans le canton de Saint-Gall.

Getty Images/iStockphoto

Le Conseil national a accepté ce jeudi une motion, qu’il avait déjà acceptée en juin 2021, mais qui a été modifiée entretemps par le Conseil des Etats. Cette proposition veut accélérer le développement de la téléphonie mobile en Suisse. Ce texte avait été déposé en 2020 par le PLR. Son inspirateur, le conseiller national Christian Wasserfallen (PLR/BE), voulait s’assurer que le Conseil fédéral mette tout en œuvre pour un déploiement rapide et à des coûts aussi bas que possible de la 5G.

Mais, face aux craintes exprimées par certains milieux, le Conseil des Etats avait modifié la motion en juin 2023 en y ajoutant qu’il fallait s’en tenir aux valeurs limites des antennes prévues dans l’ORNI (Ordonnance sur la protection contre le rayonnement non ionisant).

Rôle minime de l’antenne

Ce jeudi, Christian Wasserfallen a répété qu’il s’agissait d’accélérer l’expansion de la technologie 5G: «La Suisse est à la traîne au niveau international… Plus de 3000 installations attendent un permis de construire. Il existe de nombreuses communes et cantons dans lesquels il ne se passe rien». Concernant les dangers pour la santé, il a réfuté: «Environ 90% du rayonnement que nous absorbons lors des communications mobiles provient de notre propre appareil, pas du tout de l’antenne». Selon lui: «Plus un réseau est complet, moins il comporte de «trous» et moins les appareils finaux doivent produire de puissance pour fonctionner».

La 6G pour 2027

D’une manière générale, l’acceptation de la motion devrait donner un signal dynamique: «A l’avenir, il conviendrait d’examiner des simplifications fondamentales dans l’évaluation des systèmes de communications mobiles, a plaidé le Bernois. Beaucoup possèdent un téléphone portable compatible 5G, qui est désormais la technologie actuelle. Mais la prochaine norme, la 6G, est déjà en préparation. Il faut vraiment que nous puissions progresser avec ces systèmes pour être prêts à affronter l’avenir. La 6G arrivera sur le marché vers 2027. Ce n’est plus très loin».

Un taux de couverture de 99%

Opposée à cette motion, Isabelle Pasquier-Eichenberger (V/GE) a estimé que cette politique faisait fi du principe de précaution et de la santé des personnes les plus sensibles: «5 à 10% de la population souffre d’électrosensibilité». Les 3200 procédures d’autorisation de construire en suspension à la fin juin 2022 démontrent que la population est inquiète à juste titre. Par ailleurs, «les besoins de la population et de l’économie sont d’ores et déjà couverts, nous avons l’un des meilleurs réseaux. Selon le rapport de l’OFEV de mars 2023, le taux de couverture du principal opérateur est de 99% avec 8500 antennes 5G opérationnelles. Ce n’est donc pas du tout le chaos qui nous est présenté».

Le Conseil fédéral Albert Rösti a défendu la motion modifiée par le Conseil des Etats et, au vote, le Conseil national l’a suivi par 121 voix à 43 et 11 abstentions. La principale opposition est venue des Vert.e.s et de certains membres de l’UDC.

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