Football - Neuchâtel Xamax se veut à la fois ambitieux et prudent

Le souvenir de ce printemps 2021 qui avait failli tourner au cauchemar est encore trop frais pour qu’on l’ait déjà oublié à Neuchâtel. A une dizaine de jours de la reprise du championnat de Challenge League, Andrea Binotto privilégie donc logiquement une certaine prudence aux déclarations enthousiastes. «Pour moi, notre maintien n’est pas encore acquis à 100%, commence le technicien xamaxien. Même si notre avance sur Kriens est très confortable (18 points), je me méfie toujours de ce qu’il peut se passer les premières semaines. Il suffirait que les Lucernois alignent tout à coup les victoires et que nous connaissions une entame de deuxième phase compliquée pour que tout soit remis en question dans un mois. Je sais que ce scénario n’est pas le plus plausible, mais nous avons tout de même à notre programme deux premiers matchs difficiles avec un déplacement à Aarau, puis la réception de Schaffhouse, notre bête noire, à la Maladière. Je préfère donc attendre un peu avant de me projeter sur d’autres objectifs.»

Une prudence d’autant plus compréhensible que Xamax a connu une gros trou noir - huit points seulement sur ses onze dernières sorties - après un enthousiasmant début de saison qui lui permettait alors de dominer la Challenge League avec ses 16 unités récoltées en sept parties seulement. «Nous avons effectivement vécu une période très compliquée, mais ensuite, l’équipe s’est tout de même bien reprise vers la fin de l’année, même si les résultats n’ont pas récompensé justement ces progrès, analyse Andrea Binotto. Quant aux raisons de ce passage à vide, elles sont, à mon avis, essentiellement la conséquence de ces nombreuses absences dues aux blessures et au Covid. Des moments difficiles qu’ont d’ailleurs connus presque tous nos adversaires en automne. Personne en Challenge League ne possède un contingent assez riche pour pallier plusieurs absences simultanées.»

Un cas de figure qui risque bien de se reproduire ces prochaines semaines. «C’est vrai, admet l’entraîneur de Xamax, mais j’espère que cette fois nous serons plus à même de compenser ces défections grâce à la progression de nos jeunes joueurs. Les grands pas en avant qu’ils ont effectué depuis six mois me confortent dans l’idée qu’ils se rapprochent peu à peu du niveau des professionnels. Et lorsqu’ils seront appelés, je suis certain qu’ils sauront désormais mieux répondre présent.»

Pour leur premier match de préparation de l’année, les Neuchâtelois se sont inclinés 1-3, samedi à Thoune. Une défaite toutefois plus encourageante qu’inquiétante pour Andrea Binotto. «En raison des absences - dont les deux joueurs encore engagés à la CAN - nous ne nous sommes déplacés à Thoune qu’avec dix professionnels seulement et cinq jeunes. Après une très bonne première mi-temps que nous avons dominée, nous avons logiquement souffert ensuite avec une équipe très remaniée. Mon seul petit problème aujourd’hui est de ne pas pouvoir travailler avec mon groupe au complet. Cela dit, je pense que c’est le cas pour nombre de mes collègues actuellement. A nous de nous adapter et de trouver les bonnes solutions.»

Au niveau d’un contingent qui a subi peu de changements, le coach xamaxien attend encore un attaquant de couloir à même de compenser le départ important de Maren Haile-Selassie à Lugano. «Nous allons prendre le temps de bien choisir, car l’idée est de recruter un joueur qui correspond à notre philosophie de jeu et qui puisse s’inscrire chez nous dans la durée. Quant à la longue absence d’Alex Pasche - à nouveau opéré fin décembre - elle sera compensée par l’apport du jeune et talentueux Bâlois Yannick Marchand (21 ans).»

Mis à part cet élément offensif attendu, aucun autre renfort ne rejoindra Xamax cet hiver. «Cette deuxième phase doit nous permettre de déjà préparer au mieux la saison prochaine en continuant de développer nos jeunes éléments, conclut Andrea Binotto. Maintenant, si nous réussissons notre départ, nous n’allons pas non plus nous gêner pour viser le plus haut possible. Le championnat est si serré et indécis cette année que tout est possible.» Dans un sens comme dans l’autre.