US OpenSerena Williams: «Tiger Woods m’a beaucoup aidée»
Après sa victoire contre la no2 mondiale Anett Kontaveit à l’US Open, l’Américaine a souligné le rôle du golfeur dans sa décision d’effectuer un dernier tour de piste.
- par
- Simon Meier New York
Peu après son impressionnante victoire contre l’Estonienne Anett Kontaveit (7-6 2-6 6-2), Serena Williams, radieuse, est revenue sur cette soirée pas comme les autres. À bientôt 41 ans, l’Américaine semble conjuguer à merveille l’envie de profiter du moment présent et celle d’aller le plus loin possible, dans le dernier rendez-vous de son inimitable carrière.
Comment décririez-vous l’expérience que vous avez vécue lors de ce match?
Elle était très bonne. C’était une expérience qu’on ne peut connaître qu’une seule fois dans une vie. Je joue vraiment bien. Je me suis très bien entraînée ces derniers temps, mais cela ne ressortait pas en match. Et maintenant, c’est comme si les choses se mettaient en place. C’est ce qu’il me fallait aujourd’hui (ndlr: mercredi soir). Ça a marché.
Vous êtes revenue bien mieux, après votre passage aux vestiaires entre les deuxième et troisième sets. Que s’est-il passé?
Je me suis juste un peu allégée. Je vous laisse utiliser votre imagination (sourire).
Sur la base de ce match, vous sentez-vous capable de gagner un 7e US Open et un 24e titre du Grand Chelemi?
Je ne peux pas penser aussi loin. Je suis là. J’ai du plaisir et j’en profite.
Depuis le début du tournoi, il y a toute une cérémonie autour de vous. Avez-vous essayé d’occulter cela pour vous concentrer et, si oui, comment avez-vous fait?
J’ai essayé de me préserver de ça, tout en essayant de profiter du moment, parce que ces moments ont quelque chose de fugace. Pour moi, il s’agit d’accueillir tout ça mais en même temps, je suis là pour me concentrer et donner le meilleur dont je suis capable en ce moment.
Vous venez de revenir après une absence d’un an sur le circuit. Est-ce le type de soirée, en Grand Chelem, dans un stade plein, qui vous a le plus manqué?
Je ne sais pas si cela m’a manqué. Je n’y ai pas pensé, en fait. J’étais simplement concentrée sur d’autres choses. Très honnêtement, j’ai juste recommencé à taper des balles. Et puis je me suis dit que je pouvais revenir. Et donc je suis là.
Sur le court, vous avez dit que vous n’aviez rien à perdre, peut-être pour la première fois depuis plus de vingt ans. À force d’avancer dans ce tournoi, parviendrez-vous à garder ce sentiment?
Oui, j’ai la sensation que tout ce qui peut arriver sera du bonus. On en revient à ce mélange bizarre, entre profiter du moment et rester concentrée. Alors j’essaie de calculer la proportion dont j’ai envie entre les deux aspects. Depuis que j’ai remporté mon premier titre ici en 1999, j’ai eu l’impression d’être marquée au fer rouge. Cela m’a accompagnée toute ma carrière, parce que c’est survenu très tôt. Mais là, c’est différent. Mentalement comme au sens figuré, j’ai déjà gagné. Tout ce que j’ai réalisé dans ma carrière est vraiment génial. Je n’y pense jamais vraiment. Donc ce soir (ndlr: mercredi), je me suis dit: «Serena, tu as déjà gagné, contente-toi de jouer, d’être Serena. Tu es meilleure que ça.» Et j’ai été capable de le faire.
Lorsque vous avez annoncé votre intention de vous consacrer à autre chose qu’au tennis voici trois semaines dans «Vogue», vous avez évoqué Tiger Woods et l’importance qu’il avait eue dans votre choix de revenir une dernière fois sur un court. À quel point sa présence dans votre box a-t-elle compté?
Il est l’une des raisons pour lesquelles je suis encore là, l’une des raisons principales. Nous en avons beaucoup parlé. Il a vraiment essayé de me redonner de la motivation. Nous nous sommes dit: «OK, on peut faire ça ensemble.» C’était une bonne chose, parce que je ne savais pas ce que je voulais faire. J’étais juste perdue, avec tellement de questions en tête. Et quand vous pouvez compter sur quelqu’un comme lui, mon Dieu, c’est Tiger Woods… Il m’a beaucoup aidée à avoir les idées plus claires sur ce que je voulais.