travailFace au manque de main-d’œuvre, l’Espagne facilite l’immigration
La réforme adoptée par le gouvernement espagnol mardi vise notamment la régularisation des sans-papiers pour aider les secteurs qui peinent à recruter.
Le gouvernement espagnol a adopté mardi une réforme facilitant le recours à l’immigration dans le pays, confronté à une pénurie de personnel dans plusieurs secteurs d’activité, dont le tourisme et l’agriculture. L’Espagne, qui possède l’un des taux de chômage les plus élevés de la zone euro, à 13,65%, est malgré tout confrontée depuis plusieurs années à un manque de main-d’œuvre dans certains secteurs d’activité, comme l’hôtellerie, l’agriculture, le bâtiment ou les transports. Ce phénomène est régulièrement pointé du doigt par les entreprises de ces secteurs, qui disent peiner à recruter des salariés, ce qui limite leurs perspectives de croissance.
Cette réforme, adoptée en Conseil des ministres, prévoit «plusieurs mesures d’envergure», destinées à «encourager une immigration régulière, ordonnée et sûre», a assuré le ministre de la Sécurité sociale José Luis Escriva lors d’une conférence de presse. Le texte facilite notamment la régularisation des immigrés sans-papiers présents sur le territoire espagnol depuis plus de deux ans. Ils pourront occuper légalement un emploi ou bénéficier d’une formation dans les secteurs où existent de nombreux emplois non pourvus.
Améliorer le modèle migratoire
La réforme simplifie aussi l’accès au marché du travail pour les étudiants étrangers, qui seront autorisés à travailler jusqu’à 30 heures par semaine durant leurs études, puis à intégrer le marché du travail après leur formation sans avoir obligatoirement vécu au préalable trois ans en Espagne. Elle favorise enfin le regroupement familial et l’octroi de visas de travail dans les secteurs d’activité sous tension, avec une simplification et une uniformisation des démarches administratives.
Ces mesures vont «améliorer le modèle migratoire espagnol et ses procédures, souvent lentes et inadaptées», ce qui génère de longues périodes d’irrégularité» pour les immigrés, «avec des coûts sociaux et économiques élevés» pour l’Espagne, souligne le ministère.