Voitures électriquesLes propriétaires pourront déduire leurs bornes de recharge
Au grand dam de la gauche, le National a accepté, lundi soir, une motion du Conseil des États visant à inciter les propriétaires à installer des bornes pour les voitures électriques.
- par
- Christine Talos
Bonne nouvelle pour les propriétaires de maison ou d’immeuble qui souhaitent installer des bornes pour recharger des voitures électriques. Ils pourront bientôt les déduire de leurs impôts. Le National a en effet accepté lundi soir, par 135 voix contre 34, une motion de la conseillère aux États Marianne Maret (C/VS). Celle-ci souhaitait ainsi les inciter à installer ces infrastructures dans les bâtiments et donc accélérer le développement de la mobilité électrique.
«Le passage aux voitures électriques est trop lent en Suisse. Avec cette motion, nous pouvons faire un premier petit pas vers plus d’incitations», a plaidé Jürg Grossen (PVL/BE) pour la commission. Et de souligner que l’Autriche, la Suède, les Pays-Bas, ou le Luxembourg font mieux que notre pays. Selon lui, l’une des raisons de cette lenteur est le manque d’accès à ces bornes de recharge, en particulier pour les locataires d’appartements dans des immeubles. «La mise en œuvre de la motion est donc un pas vers la décarbonisation de la mobilité», a-t-il souligné. Il rejoignait ainsi le constat du baromètre TCS 2023 sur la mobilité électrique.
Que pour les riches
La gauche était opposée à ce projet. «Cette motion aura d’énormes effets d’aubaine pour les personnes qui n’en ont tout simplement pas besoin», a tenté Cédric Wermuth (PS/AG) en rappelant que c’était les personnes à hauts revenus qui profiteraient surtout de ces déductions fiscales. Ces dernières permettront à certains, qui auraient les moyens de financer ces bornes, de les répercuter sur les locataires, a-t-il prévenu.
Mieux vaudrait, selon lui, proposer une aide directe, via la loi sur la révision sur le CO₂ du Conseil fédéral. Berne prévoit en effet de financer l’installation des bornes de recharge dans les immeubles d’habitation, les entreprises et sur les parkings publics. Le gouvernement était également opposé au projet, rappelant que la jurisprudence fédérale n’était pas encore fixée sur la question de la déductibilité des frais et que chaque canton avait des avis différents sur leur intérêt.