Football: Commentaire – Prenez garde (ou pas): le foot vaudois est de retour!

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FootballCommentaire – Prenez garde (ou pas): le foot vaudois est de retour!

Yverdon et Lausanne ont été promus en Super League. Le Stade Lausanne Ouchy, barragiste, y croit aussi. Sérieux, ça fait bizarre. Et est-ce sérieux, justement?

Robin Carrel
par
Robin Carrel
Les Nord-Vaudois à la fête.

Les Nord-Vaudois à la fête.

Martin Meienberger/freshfocus

Quand la Swiss Football League a augmenté le nombre de formations en Super League à douze au lieu de dix, je pensais bêtement que c'était pas mal fait pour que le LS d'Ineos remonte vite, pour que la carte du football helvétique s'équilibre un poil et retrouve quelques formations «historiques» comme Thoune ou Aarau, par exemple, voire Wil avec son affreux nouveau stade. Mais le foot vaudois, décidément pas simple à suivre, en a décidé autrement.

Tout le monde trouve ça normal que le LS remonte et ça a été laborieux, c'est vrai. Mais je crois qu'on ne se rend pas assez compte à quel point il est compliqué, pour une équipe reléguée, de se remettre dans le droit chemin. Surtout en Suisse, où l'intersaison est une des plus courtes du monde du ballon rond. L'été dernier, le club de la Tuilière avait fini sa saison le 22 mai, repris l'entraînement le 15 juin et débuté son pensum en Challenge League par une défaite 1-0 à Bellinzone le 16 juillet!

Bon, le LS en a l'habitude, hein. Une quatrième promotion au plus haut niveau au cours des douze dernières années, c'est peu commun.

Les Lausannois ont enfin pu desserrer les fesses.

Les Lausannois ont enfin pu desserrer les fesses.

Marc Schumacher/freshfocus

Il a fallu soigner les bleus à l'âme des uns et recruter vite, sur un marché restreint, avec des structures qui avaient explosé en vol et aussi avec un nouveau coach... Alors oui, tout n'a pas été forcément flamboyant et ça a été frustrant, souvent - à lire avec l'accent vaudois. Le dernier match à Aarau était d'ailleurs un parfait résumé des souffrances infligées par le LS à tous ses suiveurs. Certains fans se seraient bien dévoués pour tirer un ou deux penalties vers la fin, mais comme le dit l'expression ou presque, c'est à la fin du marché qu'on compte les beuzes.

A Yverdon, ça a bien plus rigolé. Pourtant Dieu sait que rien n'allait dans le sens d'un titre et d'une promotion directe il y a encore quelques mois. Le budget a été amputé d'un sacré pourcentage par rapport à la saison précédente. Uli Forte était parti (se faire virer après 5 matches de Bielefeld), le contingent ne payait pas de mine, lui qui était constellé de revanchards et l'arrivée de Marco Schällibaum, qu'on avait un peu oublié depuis son passage à Montréal il y a presque dix ans, ne vendait pas tellement de rêve.

En prime, les Nord-Vaudois ne se sont pas renforcés en hiver, aussi parce que le club devait éventuellement être vendus... Et puis il y a ce truc qui se passe des fois dans un club de football et qui fait la beauté du jeu de ballon. Un groupe a trouvé la «chimie» dont on parle souvent dans le hockey sur glace et YS a marché sur un peu tout le monde. Il jouera dans l'élite, lui qui avait été sacré champion de… 4e division helvétique en 2017.

Après, quant à savoir si c'est une bonne chose, c'est une autre question quand on est SSFEDDS (sans stade fixe en début de saison)...

Le Stade a toujours autant de peine à le remplir.

Le Stade a toujours autant de peine à le remplir.

Claudio De Capitani/freshfocus

Et juste derrière les deux «clubs phares du canton», il y a ce satané Stade Lausanne Ouchy... Honnêtement, j'étais sûr qu'on était sur une «Baulmes» ou sur une «Le Mont», comme j'ai tendance à dire dans mon jargon, il y a encore quelques mois. Le SLO, vrai club de quartier pas franchement destiné à ça, est parti de 2e Ligue inter il y a neuf ans et peut potentiellement botter genre le FC Sion de Super League, si les Valaisans trébuchent encore ce lundi après-midi.

Est-ce une bonne chose là aussi pour le foot du canton et les Stadistes eux-mêmes? Sacrée autre question, peut-être un peu rhétorique… Déjà passer de zéro à potentiellement trois clubs d’un même canton en Super League, ça n’a pas grand sens. Il y a ça à Zurich? OK, mais le bassin est de plus d’un million et demi d’habitants, GC et le FCZ sont des clubs historiques et l’agglomération de Winterthour tutoie les 150’000 âmes (contre 25’000 et quelque à Yverdon).

Le «ballon est rond, il n’y a plus de petites équipes!», me direz-vous. «Equipes», certes, l’exercice 2022/2023 de Challenge League l’a prouvé. Mais un club, lui, a besoin d’un peu plus de temps pour grandir, justement.

Deux ou trois clubs vaudois en SL, c’est…

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