Brésil: Mobilisation pour nommer une femme noire à la Cour suprême

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BrésilMobilisation pour nommer une femme noire à la Cour suprême

Le président brésilien Lula doit nommer prochainement un nouveau juge pour remplacer l’actuelle présidente de la Cour suprême, qui part à la retraite.

Selon les médias brésiliens, les deux favoris du président Lula à cette nomination sont des hommes blancs.

Selon les médias brésiliens, les deux favoris du président Lula à cette nomination sont des hommes blancs.

AFP

La Cour suprême du Brésil comptera-t-elle bientôt une femme noire dans ses rangs, pour la première fois de son histoire? La décision revient au président Lula, mais des militants multiplient les initiatives pour faire «pression» en ce sens.

En début de semaine, un des célèbres écrans lumineux de Times Square, à New York, a montré à plusieurs reprises un spot publicitaire réclamant une telle nomination, à l’initiative de deux groupes brésiliens, l’Institut de défense de la population noire (IDPN), un collectif d’avocats, et la Coalition pour les droits des Noirs, une association de défense de l’égalité raciale.

«C’est inacceptable qu’il n’y ait pas de femme noire dans cette cour», a déclaré jeudi à l’AFP Karen Custodio, avocate de l’IDPN. «Même si le gouvernement actuel est progressiste, nous n’avons pas vu le moindre signe qu’une femme noire pourrait être nommée. Il faut faire pression pour que cela change», a-t-elle insisté.

Deux hommes blancs favoris

En octobre, le président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva pourra nommer un nouveau -- ou une nouvelle -- juge, après le départ en retraite de Rosa Weber, présidente actuelle de la Cour suprême. Mais selon les médias brésiliens, les deux favoris à cette nomination sont des hommes blancs.

La vidéo diffusée sur Times Square est extraite d’un court-métrage qui montre une petite fille noire disant qu’elle pourrait être chanteuse, écrivaine ou gymnaste en prenant exemple sur des personnalités noires brésiliennes. Mais quand sa mère lui dit qu’elle pourrait aussi être juge de la Cour suprême, elle dit que personne qui lui ressemble n’a jamais occupé ce poste.

Des affiches réclamant la nomination d’une femme noire à la plus haute juridiction du pays ont également été placées sur des panneaux publicitaires à New Delhi, en Inde, où le président Lula a pris part récemment au sommet du G20. Un collectif de 24 artistes a par ailleurs conçu des affiches placardées ces derniers jours dans plusieurs grandes villes brésiliennes.

Deux femmes sur onze

En 132 ans, seuls trois hommes noirs ont été magistrats de Cour suprême, qui ne compte que des personnes blanches dans ses rangs actuellement, dont seulement deux femmes sur onze. Selon l’institut de statistiques IBGE, 56% des Brésiliens sont noirs ou métis.

Et bien que les femmes noires représentent plus d’un quart de la population totale, elles ne sont que 7% des juges de première instance et 2% dans les cours d’appel, d’après les données du Conseil national de justice (CNJ), un organisme public. Le Réseau des avocats indigènes d’Amazonie défend par ailleurs la nomination à la Cour suprême de Joenia Wapichana, première avocate autochtone du Brésil et actuellement présidente de la Funai, organisme public de défense des indigènes.

(AFP)

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