Réduction de primes: La droite choisit la solution la plus minimaliste

La droite du Conseil national a choisi la solution la moins chère et la moins contraignante pour les cantons. La dernière mouture du contre-projet indirect à l’initiative du Parti socialiste en vue d’alléger les primes (Initiative des 10%) a été ce mardi la plus minimaliste. Le camp bourgeois a fait bloc pour suivre la proposition soutenue par la majorité du Conseil des États. Selon ce contre-projet, les cantons devraient consacrer aux réductions de primes entre 3,5 et 7,5% des coûts bruts cantonaux de l’assurance obligatoire, soit un coût supplémentaire de 356 millions de francs.

La droite a refusé deux autres propositions plus généreuses pour favoriser la réduction des primes. Celle du Conseil fédéral aurait coûté 494 millions de francs aux cantons et celle de la coprésidente du PS, Mattea Meyer (PS/ZH) entre 691 et 808 millions de francs. UDC, PLR et Centre ont fait barrage à ces propositions.

De plus, les cantons continueront de fixer eux-mêmes le pourcentage maximal que les primes doivent représenter par rapport au revenu disponible des assurés. Les deux Chambres ont supprimé la compétence du Conseil fédéral de définir la manière de calculer la prime et le revenu disponible. Le conseiller fédéral Alain Berset avait pourtant défendu cette option: «Sinon on arrivera à des comparaisons qui ne tiendront pas la route et on ne pourra donc pas faire usage de cet instrument, ce qui le rendrait donc inutile, voire contre-productif». Mais de toute évidence, le Centre avait décidé de rallier ce lundi l’UDC et le PLR pour mettre un terme à ce dossier.

Le Parti socialiste a aussitôt réagi dans un communiqué: «Alors que l’initiative des 10% aurait permis une augmentation de 3,7 milliards de francs des réductions de primes, le contre-projet ne propose que 360 millions, soit moins de 1% du montant total des primes. Le PS ne retirera pas son initiative et continuera à prendre parti pour des primes abordables».

Pour Pierre-Yves Maillard (PS/VD): «Actuellement, nous consacrons en moyenne 14% de notre revenu aux primes d’assurance-maladie. Les réductions de primes devraient compenser cela, mais 17 des 26 cantons ont réduit les subventions au cours des dix dernières années. Berne ne peut rester les bras croisés face à ce fléau». Et pourtant, ce mardi, les élus bourgeois n’ont pas voulu les décroiser pour changer quoi que ce soit à cette situation. Le peuple tranchera.